Depuis plusieurs décennies, les ONG se sont faites les hérauts d’une société civile aujourd’hui autant évoquée qu’imprécise voire confuse. Internet a récemment permis l’éclosion de prises de parole, d’expressions, d’opinions tous azimuts, de manifestations, d’indignations, parfois de révoltes pas nécessairement suivies des progrès attendus. Au XXIe siècle, la société civile ne se définit plus par son extériorité à l’État, lui-même affaibli par le marché. De surcroît, l’État est invité par les normes de « bonne gouvernance » à gérer la société comme une vaste entreprise, opération à laquelle la société civile est sommée de participer, ultime onction démocratique plus ou moins authentique. En partant de trois terrains (Bangladesh, Ouzbékistan et Chine), cet ouvrage interroge dans une perspective anthropologique l’évolution des ONG et les principaux ressorts idéologiques, mais aussi chimériques et symboliques, proposés par la globalisation.
Bernard Hours, Monique Selim, L’enchantement de la société civile globale. ONG, femmes, gouvernance, L'Harmattan, 232 p., 18 euros. ISBN : 978-2-343-04026-4
09/08/24 à 08h48 GMT