Dans le cadre d’un colloque, tenu à Montréal le 25 janvier dernier et organisé par le Conseil du bâtiment durable du Québec, des panels de réflexion et des approches novatrices ont contribué à identifier des solutions à des problématiques urbaines telles que l’occupation du territoire, la gestion de l’eau et la protection du patrimoine bâti et naturel. « Pour répondre aux bouleversements actuels comme l’évolution démographique, les mutations économiques et les changements climatiques, la ville doit perpétuellement se régénérer » disait Louis-Philip Bolduc dans son mot du président. Cette activité a permis aux participants de s’approprier ces projets et initiatives exemplaires afin de les diffuser et de les mettre en œuvre. Deux de ces approches novatrices ont cependant retenu l’attention à ce colloque.
La gestion des eaux pluviales : utiliser nos espaces publics à cette fin
Les changements climatiques affectent grandement les milieux urbains par, entre autres, les cycles de chaleur intense et la pollution mais aussi par les pluies plus fréquentes et intenses. Les villes ne sont pas, à ce jour, préparées à affronter ces pluies mais des projets urbains comme le Water Square de Rotterdam au Pays-Bas peuvent représenter une solution à cette problématique.
Selon Rémi Haf, conseiller en planification de la gestion durable de l’eau à la Ville de Montréal, « les systèmes d’égout ne sont pas des trous noirs qui font disparaître l’eau en surplus» et il importe donc de trouver des solutions appropriées et
durables. Ces bouleversements ont d’ailleurs des impacts importants (surverses, refoulements) et induisent des coûts importants pour Montréal (20 millions de dollars pour 2000 réclamations en 2014).
Le Water Square de Rotterdam demeure une solution durable et économique qui consiste à aménager l’espace urbain (parcs, places publiques, zone inondables) afin de recueillir, quelques fois par année, l’eau supplémentaire liée aux pluies diluviennes. Ces lieux deviennent multifonctionnels (collecte de l’eau, aires de jeux et de repos, lieu d’activités culturelles) et permettent ainsi des économies substantielles (rénovation et entretien des infrastructures) et porteurs de sensibilisation aux changements climatiques. «Ce type de projet vient s’ajouter à d’autres mesures d’adaptation comme les gouttières, les toits verts, les zones végétales et les bassins de rétention» conclut M. Haf en nous incitant à en réclamer l’implantation dans nos villes.
L’accessibilité fluviale, un mouvement mondial
L’accessibilité aux fleuves et à la mer demeure une problématique internationale car il est convenu que l’eau, élément essentiel de la vie, représente la fois une richesse écologique et un lieu incontournable d’activités économiques mais doit être aussi, entre autres, un lieu de fréquentation et de participation citoyenne. A cet effet, un mouvement mondial de sensibilisation dénommé Urban Plunge s’est créé et vise à faire la promotion de l’appropriation de l’eau riveraine par les citoyens.
Charles Ormsby, ingénieur en infrastructures urbaines, nous rappelle que «la création des villes, de par le monde, sont le résultat d’activités de transport entre les pays et les continents et de transbordement sur les côtes qui ont conduit au regroupement de personnes et de multiplication d’activités économiques». Dès lors, l’accès aux rives s’est trouvé limité.
Des projets novateurs (piscines hors rive, espaces publics, parcs) ont permis de renouer avec l’accès à l’eau des fleuves et de la mer. Les villes de New-York, Londres, Copenhague et Melbourne ont, entre autres, réalisées des projets porteurs afin que leurs citoyens retrouvent cette ouverture à l’eau. À cet égard, les facteurs de succès demeurent l’implication sociale, le choix de l’emplacement, la polyvalence du projet et parfois sa rentabilisation. M.Ormsby nous rappelle que « que Montréal compte de 266 kilomètres de rives et que des projets existent. Il y a lieu de porter ce mouvement plus loin»
Source : GaïaPresse
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09/08/24 à 08h48 GMT