Par Denis Plante
À la suite de la Conférence de Paris sur les changements climatiques, les gouvernements canadien et québécois se sont engagés à préciser leurs objectifs en matière de réduction des gaz à effet de serre, et ce, dans le cadre de politiques énergétiques clairement établies. Cette mise en oeuvre s’est réalisée en lien avec l’évaluation dite environnementale des actions posées au Canada et au Québec depuis les dernières années. Cependant, sans attendre les propositions et les élements marquants de ces politiques, des entreprises, des corps publics et des organisations se sont distingués avec des réalisations caractérisées par l’innovation technologiques dans des domaines différents. Ces projets viennent appuyer ces intentions gouvernementales et démontrent l’engagement de la société civile et des entreprises.
Évaluation des actions gouvernementales : des bilans fort mitigés
Dans le cadre d’une étude exhaustive réalisée par le Conference Board du Canada (entreprise d’analyses économiques), le bilan comparatif en matière environnementale du Canada se situe au bas de l’échelle. Il obtient la note D. Atteignant 21 tonnes eq de CO2 par habitant, il se classe parmi les plus élevés des 15 pays semblables en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Seule la production d’électricité par l’énergie hydraulique, source renouvelable, lui permet de se démarquer vraiment. Le Canada, malgré sa superficie, son climat et sa production d’hydrocarbures, peut faire mieux, selon auteurs de l’étude, s’il favorise une consommation durable.
Quant au Québec, il s’en tire mieux avec la note C. Il devance le Canada dans son ensemble mais se classe parmi les derniers parmi la plupart des pays comparés. Cette position est le résultat d’une intensité énergétique élevée, d’une pollution atmosphérique en hausse (particules organiques) et d’une production de déchets supérieure à la moyenne. Cependant, la production d’électricité par la ressouce hydraulique (faible émission de GES) lui vaut d’occuper une place enviable pour l’émission avec 10 tonnes eq CO2 par habitant.
Politiques énergétiques : des virages annoncés vers une transition énergétique
Le Canada, état fédéral, a pris la décision,dans le cadre de la Conférence de Paris COP-21, de dessiner et de développer un plan de lutte de lutte contre les changements climatiques avec les provinces canadiennes. Des négociations déjà entamées visent à assurer une transition énergétique pour le Canada. A ce titre, on peut identifier une volonté d’agir et de transformer le cours des choses, une volonté qui n’existait pas chez le gouvernement conservateur précédent.
Quant au Québec, le gouvernement a présenté, en avril dernier, une politique énergétique dite historique. Selon le premier ministre Couillard, la gestion de l’énergie des Québécois est indissociable de la lutte aux changements climatiques.Il est convenu que l’efficacité énergétique, la substitution énergétique et les changements de comportement demeurent les trois piliers de la transition énergétique. À ce titre,la politique prévoit, entre autres choses et par différentes mesures, améliorer l’efficacité de l’énergie de 15%, réduire de 40% la quantité de produits pétroliers et augmenter de 25% la production totale d’énergie renouvelable. Selon le gouvernement, le Québec renforce ainsi son leadership et prouve qu’il est possible de décarboniser l’économie.
Des projets innovateurs et exemplaires : la voie à suivre par le changement
Au cours des dernières années, des regroupements d’organisations et d’entreprises, comme IntelliProspérité au Canada et Swich au Québec se sont engagés dans la promotion et la réalisation de projets visant à développer l’économie verte et faciliter la transition énergétique. Le dernier Salon des technologies environnementales du Québec,en mars dernier, illustre bien cette volonté de réussite,et ce, jusqu’à Afrique avec la participation de jeunes entrepreneurs de ce continent.
Cette volonté, cette voie à suivre, on peut en témoigner en identifiant des actions innovatrices. L’utilisation d’un premier camion-benne au gaz naturel GNL,un carburant écologique, par la Ville de Montréal indique des changements à venir dans la flotte des véhicules de la collectivité. Pour sa part, le gouvernement du Québec, de par les ministères des Transports et de l’Éducation prend aussi la décision de se doter d’un parc d’autobus scolaires fonctionnant au gaz naturel, énergie propre et disponible.
D’autre part, Air Canada projette d’utiliser maintenant un biocarburamt, mélangé au pétrole, pour ses avions. Sa chaîne d’approvisionnement modifiée s’appuiera sur la biomasse agricole et forestière. Finalement, Éco Enteprises Québec,organisme qui assure le financement des municipalités pour la collective sélective des matières recyclables, va piloter le projet Verre l’innovation dont le but est de transformer le verre afin qu’il serve dans les systèmes de filtration , dans les cimenteries et la production d’abrasifs.
Source : GaïaPresse
09/08/24 à 08h48 GMT