Une rencontre binationale entre la Plate-forme de la Société Civile sur le Changement Climatique (PSC-CC) en Haïti et trois autres plates-formes régionales en République dominicaine a eu lieu le mardi 07 novembre 2017, à la frontière de Ouanaminthe, dans le but de présenter la situation environnementale de l’Île Quisqueya et de travailler sur des propositions pour remédier à la situation.
Une vingtaine d’institutions, dont le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Refugiés (GARR), l’Association des Consommateurs du Nord-Est (ASCONE), Centro Cultural de Dajabón et Ecolojía Partido ont pris part à cette rencontre.
« Tenant compte, d’un côté, que l’environnement n’a pas de frontière et d’un autre côté, le travail en équipe peut donner de meilleurs résultats, nous avons commencé à réfléchir pour voir comment mettre sur pied une coordination binationale des plates-formes sur le changement climatique », a fait savoir Michel Edouard Alcimé, directeur adjoint du Service Jésuite aux Migrants / Solidarite Fwontalye (SJM/SFw).
« C’est dans cette perspective que la rencontre du 07 novembre a eu lieu, grâce à un appui de Christian Aid. Une rencontre réalisée sous le leadership de SJM/SFw (du côté d’Haïti) et Solidaridad Fronteriza (du côté de la République dominicaine) », a-t-il poursuivi.
Cette première rencontre a permis aux acteurs des deux côtés de l’Île d’entrer en contact et de s’informer sur le travail des autres.
Les participants ont souligné l’état déplorable de la situation environnementale de l’Île, ainsi que l’écart entre la République dominicaine et Haïti qui est plus critique.
Les résultats obtenus dans la lutte pour la protection de l’environnement en territoire dominicain sont possibles grâce à l’application d’une politique publique appropriée.
De son côté, l’expert Dominguo Abreu Collado a rappelé que les différents modèles de développement économique qu’a connu le monde, ont des impacts négatifs sur l’environnement, soit par l’émission de grande quantité de dioxyde de carbone ou par l’abatage à outrance des arbres. Une situation qui menace l’existence sur la planète terre.
En dépit des multiples contraintes, le directeur adjoint du SJM/SFw se réjouit dès que la PSC-CC, dont est membre fondateur son institution, a contribué grâce à ses plaidoyers pour permettre le parlement haïtien de ratifier les instruments découlés de la COP21.
Suite à des ateliers, les institutions des deux parties (haïtienne et dominicaine) ont fait un ensemble de propositions.
Ces propositions prennent en compte, une campagne de sensibilisation des deux côtés de l’Île sur le déboisement, formation de cadres sur l’exploitation des mines, organisation de rencontre entre les autorités des deux pays et autres mesures pouvant améliorer les conditions de vie des habitants des deux côtés de la frontière haïtiano-dominicaine.
Elles ont aussi décidé de créer d’une structure de coordination binationale sur la protection de l’environnement et l’adaptation aux changement climatiques pour assurer la mise en œuvre des dispositions et recommandations de la rencontre du 07 novembre. Dans cette perspective, une commission provisoire composée de six membres dont des représentants de trois institutions haïtiennes et trois institutions dominicaines est créée.
Une autre rencontre devrait être tenue le 14 et 15 décembre 2017 à Port-au-Prince dans l’idée de continuer à discuter sur la structure binationale ainsi que pour donner suite aux différentes propositions faites lors de la première rencontre.
« La protection de l’environnement du côté d'Haïti devra aussi avoir un impact positif sur la migration, car la quasi totalité des ressortissants haïtiens qui fuient leur pays pour aller travailler dans les champs en territoire dominicain c'est à cause que l'agriculture les permet de répondre de moins en moins à leurs besoins. Et, l'une des principales causes de cette situation est la dégradation de l'environnement », estiment les participants.
En tant que membre de la délégation haïtienne qui participera à la COP23 du 06 au 17 novembre 2017 en Allemagne, la PSC-CC mise encore sur son pouvoir d’influence pour emmener les autorités haïtiennes à prendre les bonnes décisions.
Fondé le 13 décembre 2013, la PSC-CC regroupe plus de 50 organisations à travers le pays.
Cette plate-forme se donne pour objectif de constituer une force de pression pour emmener l’Etat haïtien à prendre des décisions en faveur de l’environnement, ainsi que de sensibiliser la population. Et, les structures de la République dominicaine travaillent aussi dans le même sens.
Cet article ecrit par Jéthro-Claudel Pierre Jeanty
http://nordestinfo.blogspot.de/2017/11/haiti-republique-dominicaine-une.html
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09/08/24 à 08h48 GMT