Il est rrès difficile de donner une identité à nos cités urbaines, tellement les activités qui s'y déroulent émargent dans le régistre de la ruralité.
Les villes camerounaises ont du mal à s'arrimer à la modernité et aux normes environnementales. Tout se passe comme si les citadins transportaient leurs villages dans les villes. L'occupation de l'espace urbain se fait prioritairement sur une base sociologique. Nos quartiers pour la plupart sont des regroupements quasi homogènes de clans ou de tribus; la recherche de l'espace urbain se fait par rapport à la situation géographique de l'espace déjà occupé par les frères du village. Que des individus ayant une même identité culturelle se retrouvent dans un même espace hors de leur aire géographique de départ, cela demeure de prime abord un fait banal et compréhensible. L'on comminique plus aisement avec les siens qu'avec d'autres identités pour des raisons culturelles. En effet, les barrières linguistiques, traditionnelles...etc. constituent des obstacles à l'intégration, au vivre ensemble, d'où l'inclination à choisir de vivre prioritairement à côté des siens.
Ce qui par contre va faire problème, c'est que la communauté va créer une véritable enclave rurale en pleine modernité urbaine. La communauté recrée le village en pleine ville; les façons de faire de vivre, de se comporter ne sont pas restées au village, elles ont aussi migré en ville. On retrouve ainsi des porcheries et des poulaillers en plein quartier. Le moindre espace vide est affecté à l'agriculture en plein centre urbain. Les espaces à écologie fragile comme les versants de montagne sont systématiquement envahis par les champs malgré la vue des plaques interdisant cette activité en ces lieux. L'air est polué par ces activités pastorales et les déchets des animaux et oiseaux exposés à l'extérieur constituent des lieux propices au foisonnement des mouches et autres insectes, lesquels sont les vecteurs de nombreuses maladies. Quant aux champs, ils constituent un refuge idéal pour les moustiques et viennent accroitre la quantité des ordures que les services compétents ont déjà du mal à collecter.
Ces activités posent assurément le problème de l'identité de nos cités: sont-ce des villes ou des villages? Sommes-nous préparés à vivre dans des cités urbaines? Il faut accentuer l'éducation à la citoyenneté et au développement durable pour que les citoyens comprennent que tous les espaces ne peuvent pas accueillir les activités que nous voulons; qu'il y a des espaces reservés aux activités agro pastorales. Les mener anarchiquement entraine des problèmes environnementaux et de santé publique.
09/08/24 à 08h48 GMT