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L'UE veut intégrer le secteur maritime dans le secteur carbone.



  • Exclu jusqu'ici des mécanismes du protocole de Kyoto, le transport maritime va être à son tour soumis à un plafond d'émissions de CO2 et faire son entrée sur le marché carbone européen mis en place en 2005.Les navires qui transportent 90 % du commerce mondial, sont aujourd'hui deux fois plus source d'émissions de gaz à effet de serre que le transport aérien.

    Après le secteur aérien en décembre 2006, la Commission européenne a annoncé son intention de faire entrer le transport maritime dans le système communautaire d'échange de quotas d'émission de CO2, en application du Protocole de Kyoto. Un projet de loi sera présenté d'ici la fin 2007. De plus en plus élevées, les émissions de ce secteur seraient deux fois plus importantes que celles du transport aérien et pourraient augmenter d'environ 75% dans les 15 à 20 prochaines années. Or, l'Union européenne s'est fixé comme objectif de réduire de 20 % ses émissions de CO2 d'ici 2020 et ne peut, à ce titre, faire l'impasse sur un secteur aussi fortement émetteur. L'Europe contrôle en outre plus de 40% de la flotte mondiale. Epargné jusqu'ici, les efforts de réduction du transport maritime étaient négociés de manière volontaire dans le cadre de l'Organisation maritime internationale (OMI), action jugée « insuffisante » par la porte-parole Environnement de la Commission, Barbara Helfferich.

    Selon les informations du site EurActiv, Alfons Guinier, secrétaire général de l'Association des armateurs de la Communauté européenne (ECSA), a souligné le fait que si le secteur maritime constituait le mode de transport émettant les plus grands volumes de CO2, c'est que les navires transportent plus de 90% du commerce mondial."Les navires émettent moins de gaz à effet de serre par tonne-mille que tout autre moyen de transport", selon lui. Pour autant le secteur ne semble pas s'opposer à la décision européenne, contrairement au secteur aérien qui avait déployé des actions de lobbying pour minimiser son impact CO2...Resteque la polémique avec les Etats-Unis, vivement opposés à tout système de quotas, risque d'enfler. L'administration américaine a déjà menacé de poursuivre l'Union européenne en justice s'agissant du secteur aérien. En effet, la directive prévoit de soumettre au même traitement les compagnies aériennes au départ ou à destination des aéroports européens, sans distinction de nationalité. La représentante de la Federal Aviation Administration (administration américaine de l'aviation) avait déclaré, lors d'une visite à Bruxelles, que « les compagnies américaines ne doivent pas être incluses dans le système d'échange de quotas »."Nous avons encore des interrogations essentielles sur l'échange de quotas d'émissions, sur sa véritable efficacité et la nécessité de ces types de programmes, sur la légalité des programmes, et sur l'incertitude concernant les conséquences des émissions,"avait-t-elle alors déclaré.

    Quoi qu'il en soit, l'UE compte bien imposer sa décision, même si les modalités ne sont pas encore connues. Non soumise aux normes anti-pollution existant pour les véhicules, la marine marchande utilise du fuel lourd et rejette 3 fois plus de dioxyde de soufre (SO2) que le transport routier. Selon deux études citées par le quotidien britannique The Guardian, les émissions de CO2 des navires représenteraient le double de celles du secteur aérien et augmentaient à un rythme"alarmant". La première émane de l'institut de sciences physiques de Wessling en Allemagne et la seconde de la compagnie pétrolière BP, qui évaluent ces émissions CO2 dans une fourchette, comprise entre 600 et 800 millions de tonnes de CO2 par an, soit 5% du total mondial.

    Véronique SméeMis en ligne le : 23/04/2007

    Source : Novethic.

    http://www.novethic.fr/novethic/sit...
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