Un accord international ambitieux lors de la conférence de Copenhague sur le changement climatique implique des objectifs de réduction des émissions pour les pays développés et les pays en développement ainsi que des engagements de financement et des sanctions en cas de non respect. Tel est l'avis de la commission environnement du PE, qui a fait valoir lundi que si l'action mondiale devait accuser d'autres retards, le changement climatique pourrait échapper au contrôle des générations futures.
Deux mois avant la réunion du COP 15 à Copenhague en décembre, prévue pour finaliser un accord international sur un cadre de lutte contre le changement climatique pour la période post 2012, les députés ont appelé les chefs d'Etat et de gouvernement à accorder une haute priorité à cette question et à faire preuve de leadership politique. Ils ont exhorté l'UE à développer une politique du climat extérieure et à conserver un rôle de premier plan dans les négociations du COP 15. L'UE devrait se mettre d'accord sur un mandat lors du Conseil de l'environnement du 21 octobre et du Conseil européen des 29-30 octobre.
Dans un projet de résolution, adopté par 55 voix pour, 1 voix contre et 3 abstentions, les députés affirment que l'accord international devrait veiller à :
- garantir des réductions collectives d'émissions de gaz à effet de serre dans les pays industrialisés dans la partie supérieure d'une fourchette comprise entre 25 et 40 %d'ici 2020 par rapport à 1990 et l'objectif à long terme d'une réduction d'au moins 80 % d'ici 2050 par rapport aux niveaux de 1990;
- limiter la croissance des émissions des pays développés pris dans leur ensemble de 15 % à 30 % en-deçà du niveau qui serait atteint dans le scénario du statu quo;
- revoir les objectifs tous les cinq ans, pour s'assurer que l'objectif d'une limitation de la hausse de la température moyenne mondiale inférieure à 2°C puisse être atteint;
- assurer une contribution collective de l'UE aux efforts d'atténuation et aux besoins d'adaptation des pays en développement qui ne soit pas être inférieur à 30 millions d'euros par an d'ici 2020;
- des objectifs de réduction des émissions et des engagements de financement doivent être soumis à un régime plus strict de respect, notamment un mécanisme d'alerte rapide et des sanctions;
- les objectifs en matière de réduction des émissions aussi bien que les engagements en matière de financement fassent l'objet d'un régime de respect renforcé, comprenant un mécanisme d'alerte précoce et un régime de sanctions;
- des normes strictes concernant la qualité des projets fassent partie de futurs mécanismes de compensation, de manière à éviter que les nations industrialisées ne s'emparent des possibilités peu coûteuses de réduction des émissions aux dépens des pays en développement.
Les députés soulignent que l'accord de Copenhague pourrait susciter un "New Deal vert" qui permettrait de relancer la croissance économique, de promouvoir les technologies vertes et de garantir de nouveaux emplois dans les pays industrialisés aussi bien que dans les pays en développement.
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