Sur fond de déclin de l'aide, le Secrétaire général Ban Ki-moon a lancé jeudi un appel en faveur d'un partenariat mondial renforcé pour accélérer les progrès vers les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), sous peine de dilapider les gains réalisés jusqu'à présent.
" Le rapport dresse un tableau troublant ", a déclaré M. Ban aux journalistes alors qu'il présentait l'édition 2012 du rapport du Groupe de réflexion sur le retard pris dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). " Il est clair que nous avons besoin d'un partenariat mondial plus fort pour réaliser ces Objectifs d'ici la date-butoir de 2015 ",
Adoptés en 2000, ces objectifs recouvrent de grands enjeux humanitaires qui vont de la réduction de l'extrême pauvreté et de la mortalité infantile, en passant par la lutte contre plusieurs épidémies dont le VIH/sida, l'accès à l'éducation, l'égalité entre les sexes et la mise en oeuvre du développement durable.
En mars, M. Ban avait fait état de progrès majeurs à cet égard, signalant que plusieurs de ces Objectifs relatifs à l'éradication de la pauvreté, l'eau, les bidonvilles et la scolarisation dans le primaire, avaient été atteints.
" Mais, s'agissant du partenariat global - le huitième et dernier Objectif -, les progrès ont été plus lents ", a-t-il reconnu. L'an dernier, l'aide publique au développement a diminué pour la première fois depuis de nombreuses années, en raison du ralentissement économique et du climat d'austérité mondial. Or, " Cet Objectif est tout aussi important que les sept autres ", a rappelé le Secrétaire général, demandant à la communauté internationale de consentir un effort supplémentaire et à ne pas ajouter au fardeau des pays pauvres.
" Nous avons besoin d'un partenariat mondial fort pour atteindre les OMD d'ici 2015 ". Tout le monde bénéficiera de l'augmentation du niveau de vie dans les pays les plus pauvres, a assuré le Secrétaire général.
Dans le domaine commercial, le protectionnisme suscité par la crise économique a des incidences négatives sur les exportations provenant des pays en développement, alors que ceux-ci bénéficieraient grandement d'exportations exemptes de taxes et de quotas, a regretté M. Ban.
Selon lui, le Cycle des négociations commerciales de Doha demeure la meilleure base permettant de parvenir à un système de développement juste orienté vers le commerce, invitant la communauté internationale à sortir ce cycle de négociations de l'impasse dans laquelle il se trouve actuellement.
Le Secrétaire général a également regretté que les initiatives d'allègement de la dette prennent fin, malgré le fort endettement de nombreux pays.
Par ailleurs, si le Groupe de réflexion a constaté l'accomplissement de quelques progrès en matière de santé, il a aussi remarqué que les médicaments essentiels restent encore beaucoup trop chers dans les pays en développement. On pourrait remédier à ce problème en développant les capacités de production locales, a préconisé Ban Ki-moon.