Le 14 janvier, à la suite de la conférence de presse du président de la République, le ministre de l’énergie de l’époque avait annoncé la création des « bases d'un Airbus européen des énergies du futur » et « des contacts avec les Allemands, qui sont très motivés sur ces questions ». Seulement le dossier Alstom, a prouvé que les synergies apparaissent moins évidentes entre les entreprises des deux côtés du Rhin, et depuis quelques jours se dessine une alliance avec nos voisins britanniques. D’abord la présence d’Henri Proglio au dîner avec la reine a été très commentée, ensuite c’est la sénatrice Chantal Jouanno, qui a plaidé sur France 2 pour un rapprochement des politiques énergétiques…
L’Europe de l’énergie, une ambition franco-allemande pour un projet franco-britannique
Le projet de loi sur la transition énergétique vient juste d’être présenté par Ségolène Royal, alors qu’au G7, François Hollande se voulait ambitieux en affirmant que la politique de l’énergie serait « la priorité de la nouvelle Commission Européenne ». Initialement, le projet avait été amorcé par la collaboration franco-allemande, seulement les deux pays ont pris des options radicalement différentes, notamment sur les énergies renouvelables.
En effet, tandis que l’Allemagne s’était fixée un objectif de 45% d’ENR pour 2030, le texte de Ségolène Royal devrait monter la barre à seulement 34%. Ainsi, résument les journalistes du magazine Reporterre, pour l’Allemagne il serait « inutile de s’engager sur cette voie si la France, en parallèle, ne bouge pas sur les énergies renouvelables et intensifie sa coopération nucléaire avec Londres ».
La collaboration franco-britannique, de vraies possibilités de synergie ?
La France et l’Angleterre ont fait le choix du nucléaire pour parvenir à décarboner leur économie, à l’inverse de l’Allemagne qui rebranche ses centrales au charbon. Outre les rumeurs dans la presse, la venue d’Henri Proglio au dîner du 6 juin avec la reine Mary Elisabeth II à l’Elysée alimente les spéculations. Le 29 mai dernier, le rapport du Sénateur Jean Bizet sur la collaboration énergétique franco-allemande avait déjà opéré un léger glissement des réflexions du législateur.
Lors de ses conclusions, il évoque par exemple «une coopération renforcée sur l’énergie, dans un premier stade avec l’Allemagne, puis avec l’Angleterre et la Pologne ». Enfin, début juin sur France 2, c’est l’ancienne secrétaire d’Etat à l’environnement et présidente de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, Chantal Jouanno qui s’est directement déclarée favorable à cette nouvelle entente énergétique. Sur le plateau de Laurent Ruquier, elle a surtout évoqué la possibilité de mener des programmes communs dans la filière des hydroliennes et plus largement des énergies marines…