En Europe, 89 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année, soit 179 kg par habitant. Pour lutter contre cette utilisation abusive de nos poubelles, le Parlement européen a consacré 2014 « année européenne de lutte contre le gaspillage alimentaire» et a lancé une campagne de sensibilisation à cet effet. En France, le gaspillage d’énergie et celui de l’eau sont également inscrits au tableau de bord 2014 avec notamment la récente présentation du projet de loi sur la transition énergétique.
50 % d’aliments gaspillés dans l’Union Européenne
Le Parlement Européen fait du gaspillage alimentaire une de ses priorités pour 2014. «Près de 50 % d’aliments sains sont gaspillés chaque année dans l’Union européenne, par les ménages, les supermarchés, les restaurants et la chaîne alimentaire, alors que 79 millions de citoyens vivent au dessous du seuil de pauvreté et que 16 millions dépendent de l’aide alimentaire d’œuvres de charité », a déclaré l’institution européenne.
Pour éduquer le grand public aux dangers de cette surconsommation, le Parlement européen va être à l’origine de plusieurs mesures. Tout d’abord, des cours d’éducation alimentaire vont être dispensés dans les écoles. Ensuite, une « date limite de vente » va être créée qui, sur le même modèle que la « date limite de consommation », va empêcher qu’un produit soit proposé à la vente dans un délai trop proche de sa date de péremption. Le conditionnement des produits est aussi touché par ces mesures puisque dorénavant plusieurs tailles d’emballage seront proposées, permettant aux consommateurs d’acheter en fonction de leurs besoins et de limiter la pollution.
Smart grids, Linky, l’énergie dans le collimateur
Si surveiller notre consommation alimentaire est une chose à laquelle nous allons devoir faire de plus en plus attention, le gâchis n’est pas uniquement à combattre dans les supermarchés ou les réfrigérateurs. La question énergétique est aujourd’hui une urgence à laquelle veut s’attaquer le gouvernement. Au cœur de la loi sur la transition énergétique, les smart grids sont les principaux vecteurs de ce que beaucoup appelle déjà « la révolution verte ». Ces réseaux de distribution d’électricité intelligents sont censés permettre à la France d’atteindre ses objectifs de réduction de consommation énergétique.
Principal rouage de ces réseaux nouvelle génération, les compteurs communicants Linky. Destinés à remplacer nos compteurs traditionnels, ces boitiers nous donneront accès aux détails de notre consommation électrique. L’objectif étant d’aller vers des foyers moins énergivores et de permettre aux ménages de réduire également leur facture d’électricité. 35 millions de compteurs Linky vont être installés d’ici 2020 et ces objets connectés made in ERDF sont déjà testés dans plusieurs régions de France. L’ADEME vient d’ailleurs de publier une étude décrivant les modes de vie des Français en 2050, dans une société qui aurait réduit par quatre ses émissions de gaz à effet de serre, notamment grâce aux smart grids. Cette analyse démontre alors que vivre en consommant moins d’énergie est tout à fait possible.
Terre cherche eau potable
L’eau est également un domaine dans lequel il va être essentiel de redoubler de vigilance. Entre 1900 et 1995, la consommation mondiale en eau a été multipliée par 6. Aujourd’hui, 2,4 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable et le gaspillage de cet « or bleu » inquiète. Là encore, les smart grids vont jouer un rôle de régulateur. Les réseaux de distribution d’eau intelligents vont être connectés à chaque étape de la production d’eau. A l’aide des « smart water meters », on va pouvoir intervenir dans la gestion du flux de l’eau, contrôler son débit et prévenir les fuites. Chaque goutte va être scrutée et la déperdition diminuée. Encore une fois, la facture s’en retrouvera allégée, certains prédisant des économies de l’ordre de 30% du coût de l’eau.
En 2014, il y a plus de 7 milliards d’habitants dans le monde. En 2100, notre planète sera peuplée de 11 milliards d’individus. Sans forcément se projeter un siècle en avant, il est important de se préoccuper de la façon dont nous allons tous pouvoir cohabiter ensemble. Cette problématique questionne notre façon de vivre et nos habitudes de consommation. Energie, eau, nourriture, l’objectif est que chacun aille vers des comportements plus responsables, économes et respectueux pour l’environnement et pour autrui. Cette prise de conscience s’accompagne de directives, de lois comme celle sur la transition énergétique. Adoptée normalement d’ici la fin d’année, cette loi propose un cadre dans lequel nous allons pouvoir tous avancer en préparant aujourd’hui pour demain.