Il aura fallu plusieurs rencontres pour y arriver mais finalement, dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 octobre, les pays membres de l’Union européenne sont arrivés àun accord sur les trois objectifs qui guideront la politique de lutte contre le réchauffement climatique de l’Union pour les années àvenir.
L’Europe, première àsigner des engagements chiffrés
Voici ces trois objectifs au cours des prochaines années : d’ici à2030, les émissions de gaz àeffet de serre devront diminuer d’au moins 30% par rapport àce qu’elles étaient en 1990, la part des énergies renouvelables devra être portée à27% du mix énergétique et 27% d’économie d’énergies devront être réalisées.
Ce nouveau « cadre d’action en matière de climat et d’énergie àl’horizon 2030 » va remplacer, après avoir étévalidépar le Parlement européen, le plan précédent adoptéen 2009 et en vigueur jusqu’en 2020. Ce plan précédent surnomméle plan des « 3 fois 20 » prévoyait 20% de baisse des émissions de gaz àeffet de serre, 20% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique et 20% d’économie d’énergies.
Avec cet accord, l’Europe est devenue la première àsigner des engagements chiffrés en vue de la grande messe que sera la Conférence sur le climat de Paris en décembre 2015. « C’est un accord très ambitieux pour la planète. L’Europe montre l’exemple. C’est maintenant que l’Europe devait aboutir, car dans quelques semaines, tous les pays se réuniront àLima » afin de définir le cadre des discussions de la Conférence de Paris 2015 s’est félicitéFrançois Hollande.
Les ONG restent sceptiques
Seul bémol, l’enthousiasme des dirigeants européens n’est pas du tout partagépar les ONG. Pour Amis de la Terre, « les objectifs sont bien en deçàde ce qui pourrait être fait par l’Europe pour combattre le changement climatique ». Tandis que les dirigeants d’Oxfam déclarent qu’une « action insuffisante de la part des pays les plus riches fait peser le fardeau sur les populations les plus pauvres ».
Même si les ONG ne sont pas totalement satisfaites, il a tout de même ététrès compliquéde trouver un accord et ce compromis n’a été signéqu’après un grand nombre de concessions faites aux Etats comme l’explique le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy tout en essayant de rassurer les ONG : « Trouver un accord n’a pas étéune chose aisée, loin de là. Ces pays (la Pologne et les autres pays de l’Europe de l’Est), mais ils ne sont pas les seuls, contestent l’idée que l’Europe doive faire plus que la Chine ou les Etats-Unis et ils voulaient avoir l’assurance de pouvoir rediscuter de certains aspects de l’accord au vu des résultats de la conférence de Paris. Mais il ne s’agit pas de revenir sur ces trois piliers ».
Même si cet accord peut être critiquécar il ne va pas assez loin, il convient de saluer les pays de l’Union européenne qui ont réussi às’entendre et montrent ainsi la voie aux autres puissances mondiales, en vue de la Conférence de Paris 2015 sur le climat qui doit apporter des solutions pour combattre le réchauffement climatique.