Le bioplastique est produit en partie ou complètement à partir de biomasse et/ou est biodégradable. Il permet de se détourner du pétrole qui est la matière première de 90% des plastiques aujourd'hui et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. C'est pour ces raisons que l’Union Européenne s'est montrée favorable à la généralisation de ce type de plastique à travers plusieurs orientations exprimées notamment dans le Paquet Economie Circulaire voté récemment par le Parlement Européen et dans la stratégie de la Commission Européenne sur le plastique.
Toutefois, la Surfrider Foundation Europe a publié, aux côté d’autres ONG telles que Friends of the Earth Europe ou Zero Waste Europe, un document de prise de position commune pour nuancer fortement l’intérêt écologique des bioplastiques et dénoncer une « fausse solution ». Les ONG mobilisées souhaitent faire valoir plusieurs axes d'actions dans le cadre de la réflexion sur l’économie circulaire initiée par l’Union Européenne en 2017. Elles demandent notamment à l’Union de concentrer ses efforts sur la réduction de la production d'objets en plastique à usage unique, de faire en sorte que le recyclage soit facilité et le moins toxique possible, et d’évaluer l’impact des bioplastiques sur l’environnement.
De par leur nom, les bioplastiques entrainent plusieurs confusions auprès des consommateurs qui sont influencés par les termes « bio », « verts » ou encore « éco ». Cela pose problème car, s’ils sont biosourcés c'est à dire fabriqués à partir de biomasse, ces plastiques ne sont pas forcément recyclables ni biodégradables ou seulement dans des conditions bien particulières. En effet, certains plastiques peuvent se biodégrader mais en passant par un processus industriel, ils ne se dégraderont pas naturellement dans un compost domestique et encore moins dans l’océan. Les producteurs de bioplastiques mettent pourtant en avant les normes de biodégradabilité pour vendre leurs produits. Cela peut alors s’avérer trompeur pour les consommateurs qui ont plus tendance à jeter dans la nature les plastiques dits biodégradables.
La Surfrider Foundation souligne que les plastiques composent 80% des déchets marins et que ce problème persistera avec la généralisation des bioplastiques. Leur impact sur l’environnement aquatique est encore peu connu et leur recyclage demeure compliqué. De plus, la production de biomasse pour fabriquer ce type de plastique pose entre autres des problèmes d’appropriation et de dégradation des terres ainsi que de pollution de l'eau.
Les ONG mobilisées contre la généralisation des bioplastiques admettent qu’ils peuvent potentiellement jouer un rôle positif dans la transition vers l’économie circulaire mais seulement si leur production est repensée (éthique et locale, utilisant peu de ressources), si les comportements de consommation changent et si les priorités gouvernementales sont la réduction des déchets et la réutilisation.
A.F.
Sources:
Article de la Surfrider Foundation Europe
Prise de position commune de la Surfrider Foundation et de quatre autres ONG sur le bioplastique (document en anglais)
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Feuille de route de la Commission Européenne : stratégie sur les plastiques dans une Economie Circulaire (827 hits)
Prise de position commune contre la généralisation des bioplastiques (774 hits)