Source: Comité économique et social européen.
Les jeunes doivent avoir leur mot à dire dans les décisions qui les concernent – tel est le message qu’un groupe de jeunes militantes a adressé aux responsables politiques à l’occasion de l’audition du CESE
Le Comité économique et social européen (CESE) a organisé, le 9 juillet dernier, une audition sur la prochaine stratégie en faveur de la jeunesse, dans le but de recueillir des points de vue sur cette nouvelle stratégie proposée récemment par la Commission européenne.
Le CESE prépare actuellement un avis sur ladite proposition de la Commission, la jeunesse étant l’une des priorités du programme de la présidence du CESE. Cette audition a réuni des militants de la cause des jeunes, des étudiants, des membres d’organisations de jeunesse, des représentants de syndicats et d’organisations d’employeurs, ainsi que des représentants de la Commission et du CESE.
Elle a été ouverte par un groupe d’intervenants exclusivement féminin. La parole a été donnée à de jeunes militantes qui, devant les décideurs politiques présents, ont fait part de leurs préoccupations et craintes quant aux défis à venir pour leur génération, ainsi que de leurs propositions concernant la nouvelle stratégie en faveur de la jeunesse.
Elles ont souligné l’importance du travail socio-éducatif et ont convenu que les jeunes doivent être activement associés aux processus de prise de décision sur le lieu de travail, mais aussi à l’élaboration des politiques et à la vie démocratique en général, ce qui passe notamment par la participation à des organisations de jeunesse ou l’affiliation à un syndicat.
L’une des intervenantes, Joanna Siewierska, militante de la cause des jeunes, qui est par ailleurs l’une des deux expertes pour l’avis élaboré par le CESE, a déclaré devant l’assistance: «Tout revient à cette question: s’agit-il seulement d’impliquer les jeunes, ou de s’asseoir avec eux à la table et constater la valeur qu’ils apportent à notre société et celle qu’ils pourraient apporter pour l’avenir?»
Et d’ajouter: «Le travail socio-éducatif auprès des jeunes devrait entièrement consister à tirer le meilleur parti de notre contribution et de notre engagement, à faire ressortir ce qu’il y a de meilleur en nous. Nous devons avoir conscience de la valeur qui est la nôtre sur le lieu de travail et de la contribution que nous apportons à la société.»
Pour une autre intervenante, Deborah Fakeye, 17 ans, militante de la cause des jeunes et membre du groupe d’action national en faveur de la jeunesse de l’association irlandaise pour le travail socio-éducatif, l’animation socio-éducative devient très importante dès lors qu’il est nécessaire de tenir compte de la diversité grandissante de l’Europe et du monde.
«Alors que tout le monde fait des sermons sur le vivre-ensemble, la connectivité, le respect et l’acceptation mutuelle, voyons-nous réellement ces valeurs être mises en pratique sur le lieu de travail ou dans les écoles? Dans les organisations de jeunes, il existe des personnes issues de différents horizons, d’âges et de races différentes, avec des aptitudes diverses. Il s’agit d’un espace où nous nous sentons tous connectés et sommes tous au même niveau, et où il n’y a donc pas ce déséquilibre considérable qu’on peut rencontrer dans des contextes plus formels, comme dans les établissements scolaires», a-t-elle déclaré. Or, il semble que le travail socio-éducatif soit souvent ignoré.
Les jeunes participantes ont également souligné l’importance que revêtent une éducation de qualité, l’éducation non formelle, l’esprit d’entreprise et l’existence de possibilités au niveau local.
«Il est important de convertir l’énergie et les idées des jeunes en une politique ou une stratégie durable. Si nous ne sommes pas en mesure de le faire, les jeunes pourraient se détourner de l’UE et être davantage attirés vers des sentiments populistes anti-européens», a déclaré Adam Rogalewski, membre du CESE et corapporteur de l’avis de celui-ci sur la prochaine stratégie en faveur de la jeunesse. «Afin d’éviter une telle situation, les États membres doivent atteindre les jeunes, pour leur montrer qu’ils sont pris en compte dans l’élaboration des politiques.»
«Il est essentiel de les sortir de la sphère de la jeunesse et de les laisser avoir leur mot à dire dans d’autres domaines», a déclaré quant à lui le rapporteur de l’avis du CESE, Michael McLoughlin.
Néanmoins, il a également été souligné que les jeunes ne devraient pas être privés des droits accordés à la population adulte, tels que, entre autres, le salaire minimum ou la protection contre les contrats de travail précaires. Par conséquent, il y a lieu d’étendre le champ de la nouvelle stratégie au moyen de mesures davantage axées sur la protection.
«La nouvelle stratégie de l’UE en faveur de la jeunesse devrait promouvoir tant les valeurs démocratiques que la démocratie au sein du monde du travail. En outre, un élément significatif fait défaut dans la stratégie: PROTÉGER. Sans cette protection, les trois dimensions de la stratégie, à savoir MOBILISER, CONNECTER et AUTONOMISER, ne constituent qu’une solution partielle aux problèmes des jeunes», a déclaré Viktória Nagy, présidente du Comité Jeunes de la Confédération européenne des syndicats (CES), en faisant référence aux trois domaines d’action visés dans la proposition de la Commission.
«Nous devons faire rêver les jeunes, nouer le dialogue avec eux et faire bon usage de leur énergie et de leur créativité. Le CESE est à leur écoute et intègre leurs idées et leurs préoccupations dans toutes les politiques et par le biais de ses avis», a conclu Katherine Heid, membre du cabinet du président du CESE, en s’adressant aux jeunes participants à l’audition.
L’avis du CESE sur la communication de la Commission intitulée «Mobiliser, connecter et autonomiser les jeunes: une nouvelle stratégie de l’Union européenne en faveur de la jeunesse» sera examiné lors de la session plénière d’octobre du Comité.
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