Le golfe de Gascogne se situe à l’ouest de la France, au sein de l’océan Atlantique, entre le sud de la Bretagne et le nord de l’Espagne. Ce lieu est historiquement un endroit privilégié des pêcheurs de la région. Toutefois, depuis quelques années, le dauphin commun à bec court, une espèce protégée, a multiplié ses apparitions dans la zone. Ce phénomène est dû au déplacement de leur proie vers les côtes françaises. Cette nouvelle présence bouscule les techniques de pêches habituelles et a considérablement augmenté le nombre de décès de dauphin qui sont heurtés par les bateaux ou pris dans leurs filets. Selon Virginijus Sinkevicius, commissaire européen chargé de la pêche, l’hiver dernier, 11300 dauphins ordinaires sont décédés de cette manière. En temps normal, les chiffres avoisinent le millier de décès.
La Commission européenne a désigné l’Espagne, la France et la Suède comme responsable de la situation. Les trois Etats ont été mis en demeure d’agir le 2 juillet dernier et ont trois mois pour obtempérer. Or, deux solutions sont principalement avancées et elles sont toutes deux discutables.
Une première solution fait relativement l’unanimité entre les ONG, les pêcheurs et les autorités publiques. Il s’agit du transport dans chaque navire d’un « pinger ». Autrement dit, un répulsif acoustique qui éloigne les dauphins des navires. Selon certaines estimations, cet objet pourrait réduire les morts de dauphin de 65%. Néanmoins, le degré de douleur causé à l’animal est relativement inconnu et ses effets sur l’environnement le sont tout autant.
Deuxième solution qui est peu appréciée des pêcheurs, la fermeture provisoire du golfe de Gascogne pendant au moins deux semaines entre janvier et mars. Les pêcheurs sont opposés à cette solution et avancent qu’aucune étude ne soutient l’impact nécessairement positif d’une fermeture du golfe. De plus, selon l’organisation des Pécheurs de Bretagne, cela générerait une perte de 4 à 9% du chiffre d’affaire pour les principales compagnies.
Une seule certitude existe. Les 500 000 dauphins communs dans la région sont en grand danger.