L’agrivoltaïsme est une forme d’agriculture où les terrains de cultures sont protégés par des panneaux solaires, ces derniers ont donc à la fois un rôle protecteur et récupérateur d’énergie du soleil.

Cette technique existe depuis la fin des années 1980, mais n'a réellement commencé à être développée que dans les années 2000. Jusqu’ici, elle ne concernait que la culture maraîchère, mais la France à décidé de se démarquer en appliquant cette méthode aux cultures viticoles, ce qui représente une première mondiale.

Premières vendanges de vin agrivoltaïque 

C’est dans le Languedoc-Roussillon qu’ont eu lieu les vendanges du premier vin agrivoltaïque au monde. Pierre Escudié est entré en collaboration avec Sun’Agri en 2018, afin de tester cette nouvelle technologie sur ses cultures du domaine des Nidolères. 

Dans le Sud de la France, les températures deviennent particulièrement élevées l’été. Ces hautes températures ne sont pas forcément bonnes pour les vignes car elles chargent les raisins en sucre et les font maturer de manière trop précoce. Le sucre est responsable du degré élevé d’alcool dans les vins du sud, que l’on dit plus “charpentés”. Le vin se retrouve déséquilibré et pas assez acide. 

Protéger ses vignes permet de réduire le stress hydrique (dû à la surexposition au soleil) mais aussi un plus grand rendement de vin. Il existe déjà plusieurs manières (comme l’utilisation d’arbres) afin de protéger les vignes, mais utiliser des panneaux photovoltaïque permettrait d’allier un rendement énergétique supplémentaire et de résoudre le problème de surexposition.

Une expérimentation prometteuse  

Si le vin agrivoltaïque n’a pas été développé plus tôt, c’est parce qu’il ne suffit pas d’installer des panneaux solaires sur ses cultures pour réellement bénéficier de leur installation. Ces panneaux doivent pouvoir donner une quantité d’ombrage et d’ensoleillement optimal pour le développement de la vigne et des fruits. La mise au point du vin agrivoltaïque est donc le fruit d’une réelle expérimentation scientifique. Avant de pouvoir accepter un contrat avec Sun’Agri, cette technologie a dû être mise au point par l’INRA durant 10 ans, grâce un investissement massif : 21 Millions d’euros ont été investis pour développer ce projet.

C’est sur les 4,5 hectares de ce domaine que Sun’Agri a décidé de lancer le premier démonstrateur agrivoltaïque au monde. Ce type de panneau solaire est mobile et doit répondre aux besoins d’ensoleillement réel des vignes. Ces besoins sont calculés par des algorithmes qui permettent de piloter à distance les panneaux. De cette manière ces panneaux présentent de réels avantages agronomiques et écologiques. Il y aurait d’ailleurs sur ces terrains, en plus de la protection des vignes et de la production d'électricité, une réduction de 20% de la consommation d’eau pour la parcelle. 

La surface testée donnera environ 30 bouteilles de vin, qui seront testées en comparaison du vin non-agrivoltaïque. L’objectif est que le vin produit soit identique, voire meilleur que le vin non-agrivoltaïque.

Des inconvénients principalement financiers  

Les investissements nécessaires afin d’avoir une culture pérenne sont très importants. Tous les agriculteurs ne pourront donc se permettre d’avoir autant de panneaux solaires. La production des panneaux solaires est également loin d’être neutre au niveau de l’empreinte carbone sur le court terme. Hormis ces quelques défauts, ces vendanges signent la fin d’une expérimentation dont nous attendons avec impatience les résultats.