Eco-prêts : une offre en développement.
Trois mois après l'adoption des textes officialisant la création du livret de développement durable, l'offre de prêt aux travaux d'économie d'énergie commence à se développer et à se diversifier. Pionnières ou à la traîne, les banques françaises n'ont plus le choix.Pour y voir clair parmi cette offre nouvelle, l'ADEME a déjà établi une liste des prêts selon les différents projets à financer.
Il aura fallu quelques banques pionnières, des ONG exigeantes et surtout un texte de loi pour que l'offre de prêts bancaires aux travaux d'économie d'énergie se développe enfin. En effet, la mise en place du Livret de développement durable (LDD) en remplacement du Codevi (voir article lié) avait pour objectif de soutenir cette offre de prêts spécifiques. Désormais, toute banque qui collecte de l'épargne via le LDD a pour obligation de proposer des prêts finançant les travaux d'économie d'énergie dans des logements de plus de deux ans. Il faut rappeler que le montant de l'épargne collectée affectée à ce type de prêts devra atteindre 10% d'ici trois ans. Trop peu au regard des associations environnementales, un challenge selon le secteur bancaire.
Si la Nef, le Crédit Coopératif, les Banques Populaires ou le Crédit Agricole ont proposé ce type de prêts bien avant les récents dispositifs légaux, ils sont rejoints aujourd'hui par l'ensemble des acteurs du secteur bancaire, notamment les deux principaux groupes français : BNP Paribas et Société Générale. Dans son récent rapport, Banques françaises, banques fossiles ? analysant le secteur selon des critères de politique climatique et énergétique (voir article lié), les Amis de la terre les avait pointées du doigt. BNP Paribas se classait ainsi 6e sur les dix principales banques françaises avec une note de 2/10, l'ONG lui reprochait un prêt à taux bonifié"Dolce Vita Bâtir Durable"mettant uniquement l'accent sur l'offre gaz de GDF et pas sur l'offre énergie renouvelable, pourtant existante. La Société Générale, elle, se classait en 8e position avec une note de 1,3/10, et semblait même aux yeux de l'association"assez indifférente aux enjeux environnementaux."
Les obligations liées au LDD pourraient faire évoluer les pratiques bancaires mais ce n'est pas si sûr. En effet, l'offre de ces deux banques s'en tient pour l'instant au strict minimum. Ainsi, BNP lance Energibio, un crédit à la consommation, donc limité à 21 500 euros, remboursable sur une durée de 4 mois à 9 ans avec un taux établi selon le montant emprunté et la durée de remboursement. Le prêt Développement durable de la Société Générale est aussi un prêt à la consommation, remboursable, lui, sur une durée de 1 à 7 ans. D'autres banques ont suivi le mouvement. Avec Pactys Environnement, la Banque Postale propose un prêt pour des travaux à l'ampleur modérée puisque son montant s'échelonne de 3 000 à 10 000 euros remboursables sur une durée de 3 à 7 ans. De son côté, la Caisse d'épargne a lancé l' Ecureuil Crédit Développement Durable qui est encore un crédit à la consommation pour les travaux d'énergie mais élargi à l'acquisition de véhicules propres ou peu polluants (émettant moins de 120 grammes de CO2 par kilomètre).
Source : Novethic.
Christophe Brunella
Mis en ligne le : 25/05/2007
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