Au cours du dernier quart de siècle les préoccupations vis-à-vis de la dégradation de l'environnement et des risques qu'elle fait courir tant sur la santé humaine que sur la biodiversité ont atteint un niveau inégalé dans l'histoire humaine. Il est vrai que les catastrophes telles que celles de Bophal et de Seveso dans le domaine de l'industrie chimique, ou de Tchernobyl dans celui de l'industrie nucléaire, ont agi comme des piqûres de rappel vis-à-vis d'une crainte beaucoup plus ancienne et diffuse dans la population des pays aux économies développées : et si le développement scientifique, technologique et industriel déréglait en même temps la santé et la planète ?
Les statistiques sont là pour alimenter l'inquiétude et le débat. Toutes les études montrent une augmentation des allergies chez les enfants, et une augmentation du nombre de nouveaux cas de cancers tant chez l'homme que chez la femme, qui a pratiquement doublé en 25 ans. Dans ce tableau préoccupant, le débat est vif pour savoir quelle est la part revenant aux évolutions démographiques et des techniques médicales de diagnostic et celle revenant aux modifications de l'environnement dans les pathologies infantiles, et dans ce que d'aucuns appelle l'épidémie de certains cancers (sein, prostate, thyroïde, testicule, lymphomes,...).
A cette inquiétude s'ajoute depuis une vingtaine d'années environ, l'expression d'une menace potentielle encore plus redoutable : et si les activités industrielles humaines n'allaient pas seulement compromettre la santé des individus, mais aussi leur capacité à se reproduire, c'est-à-dire à perpétuer l'espèce ?
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