Projet d'avis présenté par Philippe Le Clézio au nom de la commission "empreinte écologique"
Le 20 janvier 2009, le Premier ministre a soumis au Conseil économique, social et environnemental les trois questions suivantes : " De quelle information les hommes politiques, les citoyens et les acteurs économiques doivent-ils disposer pour prendre des décisions ou adopter des comportements favorables à un développement durable ? Quels indicateurs phares doit-on retenir pour envoyer les signaux les plus lisibles ? L'empreinte écologique doit-elle en faire partie ? ".
En conséquence, ce projet d'avis est articulé autour de trois parties :
- après avoir rappelé les limites du PIB et des indicateurs économiques traditionnels, la première examine les enjeux de l'intégration de l'impératif de la durabilité dans nos représentations statistiques. Il s'agit d'orienter les décisions publiques et les comportements des agents économiques dans un sens favorable au développement durable, qui respecte certes l'environnement mais conforte aussi la cohésion sociale et assure toujours plus largement la satisfaction des besoins de la population, en préservant celle des générations futures ;
- la seconde analyse la problématique de la mise en place d'indicateurs du développement durable pour l'information des citoyens et explore les modalités de leur association à cet exercice ;
- la dernière évalue la pertinence en la matière de " l'empreinte écologique ", qui vise à mesurer quelle part de la capacité de régénération des ressources terrestres est sollicitée par l'être humain, en mettant en évidence ses apports mais aussi ses limites.
Cette réflexion, conduite en parallèle de celle de la " commission sur la mesure de la performance économique et du progrès social " mise en place par le Président de la République et présidée par Joseph Stiglitz, débouche sur un ensemble de recommandations visant à enrichir la statistique publique et développer son usage par les citoyens. Il s'agit d'un enjeu non pas seulement technique mais véritablement démocratique puisqu'à travers le choix de tel ou tel indicateur ce sont, en réalité, des choix de société, des choix politiques au sens le plus profond du terme, qui sont opérés.