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Il propose aujourd'hui aux lecteurs de Médiaterre de découvrir l'interview du nouveau Président des Jeunes Agriculteurs, Jean-Michel Schaeffer, qui est diffusée ce jour dans son édition tarn-et-garonnaise, puis dans les 10 autres départements couverts par le groupe Le Petit-Journal.
Le Président des Jeunes Agriculteurs, ingénieur agronome de 32 ans, évoque notamment la création d'un dispositif de stabilisation des prix des produits agricoles, l'amélioration de la politique d'aide à l'installation et à l'accompagnement des Jeunes Agriculteurs, l'utilisation de la taxe sur les plus values foncières, ainsi que " le message que les Jeunes Agriculteurs souhaitent adresser aux français ".
1. Jean-Michel Schaeffer, vous venez d'être élu Président national des Jeunes Agriculteurs. Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
J'ai 32 ans, je suis installé dans le Bas-Rhin depuis 2005 sur la ferme familiale, spécialisé en polyculture avec un élevage de poulets fermiers, de bovins viande avec une production de betterave sucrière et de choux à choucroute. Avant d'être président national du syndicat Jeunes Agriculteurs, j'ai été secrétaire général départemental dans le Bas-Rhin, puis de la Région Est. J'ai ensuite été vice-président de JA national de 2008 à 2010, il a notamment été en charge du " Renouvellement des générations en agriculture " (RGA).
2. Comment peut-on, selon vous, parvenir à la création d'un dispositif de stabilisation des prix des produits agricoles ?
La stabilisation des prix agricoles passe d'une part par l'organisation économique de nos différentes filières et d'autre part par l'agriculteur lui-même qui doit redevenir acteur de la valorisation de ses produits. Le rapport d'orientation 2010 présenté cette année au Congrès de JA et intitulé " Filières et territoires, ajoutons de la valeur à notre métier ! " va dans ce sens ! Enfin, au-delà de la stabilisation de prix, l'enjeu est de vivre du métier d'agriculteur et d'avoir des prix rémunérateurs.
3. Vous souhaitez améliorer la politique d'aide à l'installation et à l'accompagnement des Jeunes Agriculteurs. Comment allez-vous procéder ?
L'installation est une priorité pour Jeunes Agriculteurs, c'est notre coeur de métier et le ciment de notre légitimité ! Il nous faut consolider le travail déjà entamé pour pérenniser les financements : il n'y aura pas de vraie politique d'installation et de transmission sans moyens. Le dispositif d'accompagnement personnalisé des jeunes est en place depuis plus d'un an mais le travail ne s'arrête pas là : il faut travailler sur le dispositif de tutorat, les stages en entreprise, à l'étranger et optimiser les outils existants : PII, observatoire, outil de suivi des porteurs de projet...
4. Quel est votre sentiment à l'égard de l'utilisation de la taxe sur les plus values foncières ?
Jeunes Agriculteurs est conscient que la perte de foncier agricole ne se résoudra pas uniquement par la loi en cours de préparation, et que la création d'une taxe pour changement de destination des terres agricoles n'est pas entièrement dissuasive mais cette fameuse taxe est toutefois un signe certain en terme de protection de l'espace agricole. A travers cette taxe, l'objectif est de faciliter l'installation des jeunes et d'améliorer l'utilisation de l'espace agricole. Savez-vous que 24 m² de foncier agricole disparaissent chaque seconde en France ?! Stoppons ce gâchis et mettons en place de bons outils pour mieux préserver le patrimoine foncier. Ainsi la taxe doit être combinée à deux autres outils proposés dans la loi : l'observatoire de la consommation des espaces agricoles et la commission départementale de la consommation des espaces agricoles.
5. Aujourd'hui, quel est le message que les Jeunes Agriculteurs souhaitent adresser aux français ?
Alors que les consommateurs sont désorientés, les Jeunes Agriculteurs veulent rappeler leurs missions premières : fournir une alimentation accessible, sûre et de qualité à l'ensemble des citoyens, garantir la vitalité économique et sociale de leurs régions et préserver la biodiversité des territoires. L'immense succès de l'évènement Nature Capitale, avec près de 2 millions de visiteurs à Paris le mois dernier, nous l'a encore prouvé : les jeunes agriculteurs ont un rôle fondamental à jouer et les citoyens nous soutiennent ! Nous allons à leur rencontre pour leur dire : " On y arrivera par votre acte d'achat de consommateurs ! Vous avez les clefs en mains ! " Oui, l'agriculture est capitale pour les générations futures...un message à porter aussi à Bruxelles alors que se prépare la PAC 2013.
Interview reproduite avec l'aimable autorisation du Petit Journal
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