Puisqu'elles sont nécessaires à la préservation de la vie sur terre, les politiques de conservation de la biodiversité sont généralement présentées comme une fin en soi, un impératif qui devrait s'imposer à l'économique et au social. Cependant, cet impératif global
reste souvent difficile à traduire dans les décisions collectives et individuelles. Or on dispose maintenant de références pour analyser les enjeux économiques et sociaux liés aux politiques de la biodiversité, prenant en compte que de nombreuses activités économiques -et donc de
nombreux emplois- dépendent de la biodiversité, et identifiant les effets sociaux des choix de gestion des écosystèmes. Ces analyses, même si elles restent partielles, tendent à réconcilier les agendas.
Ce document complète, et confirme, ce panorama, dans un domaine où l'articulation entre les différents " piliers " du développement durable est moins établie. En effet, la reconnaissance de ces enjeux est plus récente, et met en cause des interactions multiples, qui nécessitent encore beaucoup de recherche scientifique, de plus trans-disciplinaire. Cependant, l'évaluation des services fournis par les écosystèmes a beaucoup progressé ces dix dernières années. Les pertes de biodiversité s'accélèrent et atteignent des rythmes d'extinctions des espèces sans précédent, qui menacent la capacité des éco-systèmes à fournir durablement des ressources alimentaires, par exemple. Là encore, les populations les plus pauvres sont souvent les plus vulnérables. Surtout, il apparaît que les activités économiques -et donc les emplois- qui dépendent directement de la biodiversité sont beaucoup plus nombreuses qu'on ne l'imagine habituellement, et que, pour orienter les politiques de biodiversité, leurs impacts économiques et sociaux sont à prendre en compte.
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