Le scandale de la viande de cheval a nécessairement influencé la perception qu'ont les Français des industries agroalimentaires. La question était de savoir dans quelle mesure exactement. Les réponses ont été données dans un sondage TNS Sofres paru le 10 juin. Ses résultats ont poussé les professionnels du secteur à déployer un arsenal d'outils adaptés afin de répondre aux insatisfactions et restaurer la confiance.
Selon l'étude réalisée par TNS Sofres, l'image de l'industrie alimentaire a nettement reculé. Ce constat s'explique par les suspicions croissantes des citoyens sur la maîtrise des risques et la transparence dans un contexte de crise (viande de cheval). 50 % des interrogés disent avoir une mauvaise image de l'industrie, dont 8 % une très mauvaise image. 49 % ne font pas confiance aux entreprises alimentaires pour garantir la sécurité des produits alimentaires.
Enfin, 60 % voudraient qu'elle fasse prioritairement porter ses efforts sur la traçabilité des produits, juste avant l'information sur l'origine géographique (35 %) et un étiquetage compréhensible (34 %).
Maintenant que les causes de l'insatisfaction des Français sont connues, il revient aux acteurs du secteur de l'agroalimentaire de réinstaurer la confiance. Un enjeu de taille, mais intégré par l'industrie qui a réagi et a déjà mis en oeuvre ses plans d'action.
" Notre ambition est tout simplement de renouer le dialogue pour parvenir à rétablir progressivement une confiance qui s'est dégradée. Retisser des liens avec nos consommateurs pour leur expliquer d'où nous venons, où nous allons, qui nous sommes. " fait valoir le Président de l'Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA), Jean-René Buisson.
Un contexte de crise appelle en effet à la mise en place de nouveaux repères. Les Français veulent en finir avec l'incertitude. Ils souhaitent qu'on leur indique avec précision l'origine des produits qu'ils consomment. Cela concerne bien évidemment le processus de production que l'ANIA s'est efforcé d'éclairer en mettant à disposition toutes les informations nécessaires sous la forme d'une plateforme participative, Alimexpert, s'efforçant de répondre clairement à toutes les questions que les internautes peuvent se poser. Mais la perte de repères actuelle exige un recadrage plus profond.
Les Français veulent acquérir une connaissance intelligente et globale de leur alimentation, une exigence qui fait appel à la discipline plus académique qu'est l'histoire. Pour satisfaire ce nouveau besoin, l'ANIA a également mis en ligne une plateforme appelée Alimévolution, conçue comme une fresque interactive racontant l'histoire de la sécurité sanitaire dans le temps et qui retrace les différentes découvertes faites par les entreprises de l'alimentaire (congélation, date de péremption, pasteurisation).
Pour aller encore plus loin, l'ANIA compte développer d'autres outils sur les préoccupations actuelles telles que l'anti-gaspillage et la trame alimentaire ou le maillage territorial des entreprises de l'alimentaire.
Le scandale de la viande de cheval aura au moins eu le mérite de déclencher un cycle correctif propice à l'amélioration de l'information sanitaire et alimentaire du consommateur, l'un des piliers d'une chaîne alimentaire assainie.