Plus que jamais d'actualité, la transition énergétique n'est pas l'apanage des grands groupes énergétiques. Les initiatives locales sont aujourd'hui de plus en plus nombreuses et pourraient jouer un rôle significatif dans le succès du renouvellement de notre système énergétique. Un renouvellement entrepris par exemple au sein des hôpitaux bordelais Pellegrin et Charles Perrens dont l'association a permis la réalisation de la plus puissante chaufferie biomasse de l'agglomération bordelaise. Encore en cours de construction, cette nouvelle chaudière à bois réalisée par le groupe Dalkia, filiale d'EDF, permettra à ces institutions de réduire considérablement leur empreinte environnementale.
L'institution hospitalière bordelaise Pellegrin, et l’hôpital psychiatrique voisin, éloigné d'environ un kilomètre se sont associés dans un projet de développement durable. Ces deux institutions partageront en effet dès le mois de novembre prochain une chaufferie biomasse dernière génération afin de chauffer et d'alimenter en eau chaude leurs différentes installations.
Situé à mi-chemin entre les deux hôpitaux, cet aménagement sera composé du bâtiment principal et d'un réseau de canalisations souterraines de près d’un kilomètre. Il aura nécessité un investissement commun de plus de 8,6 millions d'euros. Un investissement conséquent donc et qui dénote d'une réelle volonté d'engagement de ces établissements dans une politique de développement durable et cela dans la continuité des actions menées au quotidien par les personnels de santé.
Comme l'explique le directeur général du CHU de Bordeaux Philippe Vigouroux à Direct Matin, "c’est un projet qui s’inscrit dans un prolongement de notre activité de prendre soin, prendre soin des ressources, du climat, des générations futures [...] et nous sommes particulièrement fiers de participer à ce projet collectif inter-hospitalier qui nous permet de nous inscrire ensemble dans la transition énergétique".
La société Dalkia, filiale du groupe EDF spécialisée dans les services et la production énergétique, est chargée ici de la conception, de la construction, de l'exploitation et de la maintenance de cette nouvelle chaufferie. Boostée par la politique du groupe EDF en matière d'énergies renouvelables, elle privilégie désormais les solutions alternatives et durables que sont la biomasse, la géothermie ou la cogénération.
Dans le cas présent, la biomasse permettra aux deux hôpitaux bordelais de couvrir plus de 83% de leurs besoins quotidiens en énergie et consommera près de 18.000 tonnes de bois par an issue de la production de bois locale (forêt cultivée). Composée de deux chaudières biomasse pour une puissance cumulée de 9,5 MW et d’une chaudière gaz de secours, cette nouvelle installation devrait permettre à ces deux institutions hospitalières de réduire leur empreinte carbone (10 700 tonnes d’émissions de CO2 en moins chaque année, selon les estimations) et leur facture énergétique (180 000€/an économisés, soit 5% du budget, toujours selon les prévisions des constructeurs).