Le Réseau français de la Campagne mondiale pour l’éducation lance l’Observatoire de l’aide publique française à l’éducation dans les pays en développement
Le Réseau français de la Campagne mondiale pour l’éducation rappelle la nécessité de renforcer l’aide à l’éducation pour lutter contre l’analphabétisme dans les pays en développement, et lance l’Observatoire de l’aide publique française à l’éducation dans les pays en développement.
« Le contexte de financement du développement est difficile et la mission Education en pâtit comme d’autres secteurs de la coopération internationale française. Au-delà de ces difficultés, il est pourtant nécessaire d’interroger les choix français quant à la politique d’aide au développement. Depuis son lancement en 1990 à la conférence internationale de Jomtien, la France est partie prenante à la mobilisation globale en faveur de l’éducation pour tous. Elle a directement participé à la création du Partenariat Mondial pour l’Education, unique fond multilatéral dédié exclusivement à ce secteur. En 2015, elle a fait de l’action pour la jeunesse une priorité en matière de solidarité internationale et un enjeu stratégique pour sa politique extérieure. Pourtant les engagements concrets ne sont pas à la hauteur. La France n’a de cesse de réduire son aide à l’éducation de base, alors que les écolages – ces dépenses consenties pour l’accueil d’étudiants étrangers en France, des fonds qui ne quittent donc pas le pays ! -représentent plus de la moitié de l’aide à l’éducation totale. » affirme Hélène Ferrer, coordinatrice du Réseau français de la Campagne mondiale pour l’éducation.
L’Observatoire propose une analyse précise et actualisée de l’aide au développement de la France consacrée à l’éducation. Il dresse un état des lieux de l’orientation des crédits, qui se révèle de plus en plus éloignée des besoins des pays et des populations qui en ont le plus besoin. Il présente également des propositions concrètes pour renforcer la politique française de coopération pour l’éducation.
« Depuis le Forum Mondial sur l’éducation de Dakar en 2000, le nombre d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire privés de scolarisation est passé de 100 millions à 58 millions. L’enseignement secondaire a progressé globalement. Mais les progrès ont ralenti ces dix dernières années, et depuis 2008 la situation stagne au niveau mondial : les inégalités demeurent très prégnantes, notamment en terme d’équité et de qualité. L’analphabétisme des adultes n’a que trop peu reculé : de 18% à 14% entre 2000 et 2015 (UNESCO). Ces résultats, bien en deçà des objectifs que la communauté internationale avait fixés pour 2015, peuvent être mis en parallèle avec le déficit chronique de financement de l’éducation : si depuis dix ans de nombreux pays du Sud ont augmenté leurs dépenses consacrées à l’éducation, les bailleurs internationaux dont la France n’ont pas tenu leurs promesses. L%u02BCéducation est un des facteurs clefs du développement durable d%u02BCun pays, de la société et du bien-être des individus. Entre autres exemples évocateurs, rappelons qu%u02BCune année de scolarisation supplémentaire augmente en moyenne de 10% les futurs revenus d%u02BCun individu (UNESCO). » ajoute Carole Coupez, représentante du Réseau français de la Campagne mondiale pour l’éducation.
2015 est une année décisive pour la coopération internationale et le développement, avec l’adoption des 17 Objectifs de développement durable lors du prochain sommet des Nations Unies à New York en septembre. Pour que les engagements soient cohérents avec les discours, le Réseau français de la CME alerte sur la nécessité de renforcer la politique française de coopération pour l’éducation. A l’heure où les parlementaires s’apprêtent à voter la loi de finances pour 2016, cela passe par la mobilisation de crédits supplémentaires dédiés à ce secteur, et la mise en œuvre de mesures pour une APD plus transparente, prévisible à moyen terme et réellement dédiée au renforcement des acteurs et des systèmes éducatifs sur le terrain, dans les pays du Sud.
A propos du réseau français de la Campagne mondiale pour l’éducation
Le réseau français de la Campagne mondiale pour l’éducation est un collectif d’organisations de la société civile - Solidarité Laïque (chef de file), Aide et Action, Plan International France, Handicap International, Planète Urgence, la ligue de l’enseignement, Force Ouvrière, SGEN CFDT, SNU-ipp-FSU et l’UNSA Education - travaillant en partenariat pour promouvoir le renforcement des politiques de coopération pour l’éducation et améliorer la visibilité des enjeux de l’éducation de qualité pour tous. www.educationpourtous.com