Des travaux de rénovation sur le barrage de la Rance (Ille-et-Vilaine) sont en cours pour moderniser et entretenir l’ouvrage depuis le 14 septembre, et se prolongeront jusqu’au 11 décembre. Cette opération doit notamment permettre de sécuriser l’installation et de moderniser son unité de production d’électricité.
Ce barrage sert en effet d’usine marémotrice, et produit de l’électricité renouvelable grâce aux mouvements de marée. Deux fois par jour, la mer s’engouffre dans le bassin sous l’effet des marées en faisant tourner des turbines, puis refait le chemin inverse 6h plus tard. Les turbines actionnent à leur tour des alternateurs qui produisent de l’électricité quatre fois par jour. Bien qu’étant moins connue car les lieux permettant sa pleine exploitation sont rares, l’énergie marémotrice est une énergie renouvelable.
Plusieurs travaux auront lieux en simultané pour limiter les nuisances. EDF va entamer des opérations de sécurisation des vannes, indispensables à la production d’électricité puisqu’elles permettent de retenir ou non l’eau d’un côté du barrage avant qu’elle ne passe - plus vite - par les turbines productrices. De son côté, RTE (Réseau Transport d’Electricité) renouvellera une ligne à haute-tension de 63 000 volts qui achemine l’électricité vers l’agglomération de Saint-Malo et la Côte d’Emeraude. Le département d’Ille-et-Vilaine, quant à lui, remettra en état les ponts-levants du barrage, par lesquels défilent 25 000 véhicules par jour, avec une pointe à 40 000 véhicules en été. Bien que ralenti, le trafic pourra continuer durant les travaux.
Une fois rénovée après d’autres séries de travaux qui s’étalent jusqu’en 2023 ou 2025 pour tester l’effet des précédents, l’installation retrouvera sa capacité de production annuelle de 500 GWh, ce qui permet d’alimenter en électricité l’équivalent de la ville de Rennes toute l’année. Cette capacité en fait la deuxième centrale électrique marémotrice du monde derrière celle de Sihwa, en Corée du Sud (540 GWh), et a constitué le record mondial durant 45 ans.