"Nous avions dit, au milieu de la deuxième semaine de la COP22 (voir dépêche n°3) que nous hésitions, pour apprécier la COP22, entre un vif sentiment de succès et une sourde inquiétude.
Depuis, la COP s’est conclue sur la proclamation de Marrakech, et nous restons sur ces deux impressions :
Vif sentiment de succès d’abord à cause de la bonne organisation matérielle de cette COP par le Maroc, de la présence d’une quarantaine de chefs d’Etats pour l’ouverture de la plénière certes principalement venus du continent africain, et de l’engagement des investisseurs et des acteurs tant économiques que de la société civile. Ségolène Royal a d’ailleurs abondamment communiqué sur le succès, et pour le Maroc, et pour la présidence française qui vient de s’achever : conférence de presse avant même la clôture, communication en conseil des Ministres, etc. Si nous la suivons sur « le succès pour le Maroc qui a organisé un événement de grande qualité » et le fait que la France « a été un unanimement saluée pour la réussite de la COP21 et pour avoir œuvré efficacement afin d'obtenir en un temps record les ratifications qui ont entraîné l'entrée en vigueur de l'accord de Paris », nous serions plus nuancés sur les résultats concrets de cette COP.
Nous continuons de regretter la lenteur des négociations formelles ou non qui ont conduit au document final. Nous l’avions dit, cette lenteur est inévitable à cause de la transition entre deux mondes : celui des COP d’avant l’Accord de Paris et celui du « monde d’après », mais cela aurait pu aller plus vite, si cette transition avait été préparée lors des PréCoPs. Certes, la première session de la CMA, soit l’organe des parties à l’Accord de Paris, a été ouverte lors de la COP 22, le 15 novembre 2016 et sera maintenue en 2017 (deuxième partie) et en 2018 (troisième partie). Cette première réunion, débouche sur deux documents, l’un intitulé « décision de la CMA », l’autre « décision de la COP 22 ». Ils appellent à l’accélération des travaux, indiquent une date butoir sur l’adoption des décisions d’application de l’Accord de Paris, soit lors de la 24e session de la conférence des parties, laquelle sera présidée par la Pologne, en 2018.
Est prévue une étape intermédiaire, en 2017, soit la COP 23, avec une réunion commune SBSTA (organe subsidiaire de la Ccnucc pour le Conseil scientifique et technologique), SBI (organe subsidiaire de mise en œuvre), et APA (groupe de travail de l’Accord de Paris) ou à d’autres organes constitués. "
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