Dans sa communication du 19 avril 2017, l’Académie des sciences dresse un état critique de l’actuelle loi de transition énergétique en France. Voici ce qu’elle en dit.
Les programmes en matière de politique énergétique devraient mieux tenir compte des contraintes physiques, technologiques et économiques de chaque pays.
Dans l’état actuel du débat, nos concitoyens pourraient être conduits à penser qu’il serait possible de développer massivement les énergies renouvelables comme moyen de décarbonation du système en le débarrassant à la fois des énergies fossiles et du nucléaire.
Le recours aux énergies renouvelables est a priori attrayant, mais il ne faut pas oublier les réalités. L’électricité ne représente que 25 % de la consommation d’énergie de la France. Il faut donc bien distinguer le mix énergétique (qui concerne l’ensemble de nos activités) du mix électrique.
La puissance disponible issue de l’ensemble des éoliennes réparties en France tombe souvent à 5 % de la puissance affichée. Cette variabilité des énergies renouvelables éoliennes et surtout solaires nécessite la mise en œuvre d’énergies alternatives pour pallier cette intermittence et compenser la chute de production résultant de l’absence de vent ou de soleil. Les échanges d’énergie en Europe ne pallient pas ce problème, car les nuits sont partout longues à la même période, et les absences de vent souvent simultanées.
Une solution à cette intermittence pourrait être le stockage massif de l’électricité dans les périodes excédentaires pour la rendre disponible aux moments où elle est nécessaire. Mais les capacités de stockage hydroélectrique, en France, sont presque saturées et, à l’heure actuelle, il est impossible de stocker les 10 TWh (1TWh = 1 milliard de kWh) que la France consomme en moyenne chaque semaine.
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