Les élections sénatoriales françaises du dimanche 24 septembre 2017 se sont traduites par une très légère progression de la parité. 32,9% des Sénateur.rice.s élu.e.s sont des femmes, portant la part des femmes au Sénat à 29,2% contre 25% à l’issue des dernières élections. A ce rythme, il faudra attendre 2032 pour atteindre la parité au Sénat.
Le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes regrette une progression de la parité qui reste modeste. A la veille du scrutin de ce dimanche, les femmes comptaient pour 45,5% des candidat.e.s, tous modes de scrutin confondus. Seule la moitié d’entre elles ont donc été élues. La question doit être posée : où sont passées les femmes ?
Si la part des femmes élues est inférieure à celle des hommes, c’est surtout parce que les candidates n’étaient pas en position de gagner. La plupart des candidat.e.s à leur propre réélection décuplent en effet leurs chances d’être réélu.e.s en créant une liste dissidente dont ils prennent la tête, et en reléguant ainsi les femmes à la deuxième place. C’est ainsi que, depuis 10 ans, le nombre de candidat.e.s et de listes a plus que doublé (754 candidat.e.s en 2008/1996 candidat.e.s en 2017), et cette année, les femmes ne représentaient qu’un quart des têtes de listes, limitant ainsi leur chance d’être élues. Les stratégies anti-parité déployées par les partis politiques se sont encore renforcées.
Le temps ne suffira pas. Malgré les lois dites de parité, là où n’existe aucun dispositif contraignant, les hommes restent très largement majoritaires.
Devant le manque de volonté et à l’attentisme des partis politiques, le HCE renouvelle sa recommandation d’interdire tout rattachement après l’élection d’un.e sénateur.rice à un parti ou un groupe politique qui ne l’a pas présenté.e. Cette règle est déjà à l’œuvre à l’Assemblée nationale depuis 2014.
Le Haut Conseil à l’Egalité sera désormais attentif au partage du pouvoir au sein des instances de décision et de représentation internes au Sénat.