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Notre-Dame-des-Landes, un non-événement environnemental



  • Par Dominique Bourg, Philosophe, professeur à la Faculté des géosciences et de l’environnement, Université de Lausanne

    Le 29 avril 2018, Dominique Bourg faisait paraître sur le site de la revue « La Pensée écologique » qu’il dirige un long entretien avec Michel Badré, l’un des trois médiateurs nommés par le gouvernement en mai 2017 sur l’épineux dossier de Notre-Dame-des-Landes.

    Dominique Bourg : Vous avez été un des trois membres de la commission désignée par le gouvernement français pour lui remettre un rapport destiné à éclairer sa décision quant au sort à réserver au projet d’un nouvel aéroport au nord de Nantes, à Notre-Dame-des-Landes (NDDL). Les deux autres membres étaient Anne Boquet, membre du corps préfectoral, et Gérard Feldzer, ancien pilote de ligne et ancien directeur du Musée de l’air, spécialiste de sécurité aérienne et réputé pour être proche de Nicolas Hulot. Pourriez-vous nous rappeler les grandes lignes de votre parcours.

    Michel Badré : À l’issue de ma formation d’ingénieur, j’ai d’emblée choisi de travailler dans le domaine de l’environnement. Après, j’y suis toujours resté et par goût et par conviction parce qu’il y avait des enjeux. Quand je dis que je suis toujours resté, j’ai d’abord passé 25 ans à l’Office national des forêts, et ensuite les 15 dernières années de ma vie administrative au ministère de l’Environnement.

    À la fin de cette période, j’ai été amené à mettre en place et à présider l’Autorité environnementale, une instance d’évaluation de la prise en compte des enjeux environnementaux au sein des grands projets et grands programmes. C’était une expérience passionnante. Elle m’a donné l’occasion, en cinq ans, de voir les 400 plus gros projets arrivés au stade de la déclaration d’utilité publique (DUP) en France, entre 2009 et 2014. Je précise que le projet de Notre-Dame-des-Landes, qui était arrivé au stade de la déclaration d’utilité publique en 2008, n’est pas passé devant l’Autorité environnementale, laquelle n’a été instituée qu’en 2009. Depuis 2014 je suis fonctionnaire retraité, mais je continue à m’intéresser à l’environnement au sein d’une association, Humanité et biodiversité, qui m’a désigné comme son représentant au Conseil économique social et environnemental...

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