Voilà maintenant 10 années que la pyrale du buis a envahi le territoire français et une majorité du sol européen. L’hexagone essaie tant bien que mal de contenir cette invasion en déployant un programme national : « SaveBuxus ».
La pyrale du buis, observée pour la première fois en France en 2008, est devenue en peu de temps, un fléau majeur pour la biodiversité. En effet, c’est à l’état de chenille que l’animal fait le plus de dégâts : il dévore les plants de buis. Sa reproduction rapide et le manque de prédateur en France en a fait un nuisible particulièrement répandu et en surnombre depuis les dernières années.
Pourtant, originaire d’Asie, la pyrale du buis n’était pas censée se répandre sur le sol européen. Le coupable : la mondialisation des échanges. En 100 ans, la mondialisation a conduit à la transplantation de 12 000 espèces exotiques dont certaines invasives. Ainsi, la pyrale fait partie de ce que l’on appelle « Espèces Exotiques Invasives » : elle a un impact économique et sanitaire.
Les conséquences sont variées. Outre l’aspect gênant du fait de son surnombre, l’animal n’est pas dangereux pour l’homme. C’est surtout la biodiversité et l’économie qui s’en retrouvent affectées. La population de buis a atteint un niveau critique depuis les dernières années : les pépiniéristes vendent 10 fois moins de plants qu’avant l’arrivée de la pyrale. Quant aux aléas naturels, les régions du Sud sont les plus touchées : en dévorant les buis sauvages, les chenilles fragilisent les sols, pouvant provoquer des éboulements. Le risque majeur reste la création de zones sèches favorisant les départs de feu, et donc les feux de forêts. En 2017, la France a subi 2321 feux de forêts sur son territoire méditerranéen.
En 2014 est lancé le projet « SaveBuxus », afin de développer et d’évaluer des solutions de « biocontrôle » contre la pyrale et les maladies du dépérissement du buis. Conscient que la pyrale est un nuisible « exotique », SaveBuxus tente d’agir en utilisant les moyens les plus écologiques possibles. En effet, cette année-là, les mesures de gestion entreprises sont pour la plupart insuffisantes pour effectuer une lutte durable et écologique contre la pyrale. Ainsi, après une série de recherches lancées en 2014, des solutions biologiques sont expérimentées :
- Piégeage phéromonal, que l’on peut aisément retrouver dans le commerce,
- Agents « entomopathogènes » pour la pyrale du buis,
- Mesures préventives et prophylaxie,
- Résistance variétale,
- Traitements alternatifs pour les maladies du dépérissement.
Chaque année sont diffusés les résultats de ces travaux, consultables sur le site de l’Institut National de la Recherche Agronomique : https://www6.paca.inra.fr/entomologie_foret_med/
Aujourd’hui, la pyrale demeure un enjeu majeur pour de nombreux acteurs œuvrant pour la protection de la biodiversité. Cependant, il reste toujours difficile de se prémunir face aux conséquences de la mondialisation, pouvant introduire de nouvelles espèces « exotiques » dans le futur.
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