La plus grande centrale photovoltaïque flottante a été mise à l’eau dès septembre 2018. Le projet de centrale, baptisé « O’Mega 1 », est situé à Piolenc, dans le Vaucluse. Après 6 mois de travaux, devrait être terminé en Mars 2019.
Avec ses 47.000 panneaux sur une surface de 17 hectares, la centrale produira une puissance de 17 MWc, soit l’équivalent de la consommation électrique pour près de 5000 foyers. Le projet a coûté 17 millions d'euros, dont un million a été apporté par un financement participatif mené par la plateforme de financement participative AkuoCoop, un fonds d’investissement citoyen.
Le financement participatif a permis aux habitants locaux de s'approprier le projet. La centrale a été développée par un acteur majeur du secteur, la société Akuo Energy, qui a utilisé des flotteurs fabriqués par la société française Ciel et Terre, elle-même un des leaders mondiaux de la filière du solaire flottant. Cette dernière a fait ses preuves à l’échelle internationale, en Chine et au Japon notamment. Les panneaux solaires sont disposés en îlots, assemblés directement sur l'eau. L'ancrage des panneaux le permettrait de résister à des vents extrêmement violents.
L’intérêt de ce projet à l’échelle française est de ne pas accentuer le phénomène de pression foncière. Car en effet, en France, la consommation foncière est une des limites à la création de grands parcs de solaire photovoltaïque. Ces projets d’envergure sont mal acceptés par les agriculteurs. « Ce système, qui permet de réduire les conflits d’usage du sol, est destiné à être installé sur des bassins écrêteurs de crues et d’irrigation, des réservoirs d’eau potable, des bassins industriels, des terrains inondables ou encore des lacs de carrières », explique Akuo Energy dans un communiqué.
L’installation de cette centrale nécessite des études d’impact approfondies sur l’écosystème du lac artificiel de cette ancienne carrière. Un effet évident de la présence des panneaux en surface, selon la société Akuo Energy, sera la baisse de la température du lac due à la réduction de l’exposition aux rayons solaires. Cela ne devrait toutefois pas avoir de conséquences néfastes[1]. Il est attendu une adaptation des formes de vie. La centrale photovoltaïque flottante présente un avantage comparatif par rapport à un parc terrestre. Selon Actu-environnement : « De façon standard, le rendement des panneaux solaires baisse lorsqu'ils chauffent trop, dès 30°. Mais l'évaporation de l'eau permet de les rafraichir et donc de gagner 2 à 3 % de rendement. »[1] Selon Jean-Baptiste Limongi, le site manager de Akuo Energy[MOGED]