Une analyse menée par l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) ainsi qu’un rapport d’Atmo France, le réseau des Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA), montrent que le confinement a des effets positifs sur la qualité de l’air.
50% de dioxyde d’azote en moins dans les grandes villes
En s’appuyant sur les outils de simulation du système national PREV’air, l’Ineris a montré dans son étude que les concentrations de dioxyde d’azote (NO2) étaient inférieures de près de 50% dans les cent plus grandes villes de France, par rapport au niveau qui était attendu, mais qui ne prenait pas en compte la notion de confinement. Ces émissions sont en général provoquées par le trafic routier et les activités industrielles.
Ce phénomène est constaté sur l’ensemble du territoire, comme le montre le rapport publié par Atmo France ce 27 mars 2020. En effet, le document donne le détail région par région et confirme que les concentrations de NO2 diminuent au niveau des principaux axes routiers. Cela entraine une amélioration de la qualité de l’air partout en France, aussi bien en zone urbaine qu’en zone rurale. En Ile-de-France, par exemple, la circulation a baissé de 90% avec pour conséquence directe une amélioration de la qualité de l’air de l’ordre de 20 à 30%. Mais ce sont les régions Occitanie et Pays de la Loire qui détiennent le record, avec une baisse de 70% des concentrations de NO2.
Attention aux particules fines
La météo printanière apporte autant de jouissances que d’inconvénients. En effet, avec peu de vent et plus d’ensoleillement, les particules fines ont tendance à stagner. Cela est également dû à l’épandage agricole ainsi qu’au chauffage au bois qui émettent tous deux du nitrate d’ammonium et de l’ammoniac.
Pollution de l’air et coronavirus
Lors d’une précédente épidémie de coronavirus (le SRAS) en 2003 en Chine, des études avaient montré que la mortalité était plus importante chez les patients contaminés dans des zones polluées. Le 16 mars 2020, l’ONG European Public Health Alliance (EPHA) a également lancé une alerte sur le sujet. Le Covid-19 serait une plus grande menace dans les villes polluées pour les personnes souffrant de maladies cardiaques et pulmonaires. En effet, la pollution de l’air cause de l’hypertension, du diabète, des maladies respiratoires et est responsable, chaque année, de 67 000 décès prématurés en France (selon une étude de 2019 par la Société européenne de cardiologie).
Avec le confinement, la qualité de l’air s’est nettement améliorée en France, notamment grâce à la diminution du trafic routier. Une bonne nouvelle, puisque la pollution rendrait plus vulnérables les patients atteints du Covid-19. Restons toutefois vigilants concernant la pollution aux particules fines qui ont tendance à stagner avec l’arrivée du printemps.
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