Les marchés boursiers ont sanctionné avec brutalité la mise en place du confinement économique. La crise du COVID-19 introduit de nouvelles priorités, souligne et renforce les fragilités des entreprises.
Nous avons analysé la performance des entreprises du CAC 40, composé de grandes entreprises reconnues. Nous avons cherché à savoir si les entreprises mieux notées en termes ESG (Environnement, Social et Gouvernance) étaient aussi celles qui résistaient le mieux dans la crise boursière. Nous avons utilisé les notes ESG publiées par l’agence américaine MSCI, plus grand fabricant mondial d’indices. Ces notes ont le mérite d’être publiques. MSCI évalue les entreprises en fonction de leur gestion des enjeux ESG, puis les compare au sein de chaque secteur. MSCI attribue ensuite une note allant de AAA (très bonne) à CCC (très mauvaise). Cela permet à MSCI de désigner les leaders (AAA et AA) et les retardataires (notes B et CCC). Cette note est mise à jour tous les ans. En 2019, les notes ESG du CAC40 vont de AAA à BB.
L’examen de l’indice CAC40 montre que les entreprises affichant les meilleures notes ESG résistent mieux à la correction boursière et sont moins volatiles et ce d’autant plus que leur note est bonne. Il reste de fortes disparités au sein de chaque classe de notes qui encouragent à pousser plus loin l'analyse individuelle et détaillée des entreprises.
Le fait nouveau est que les investisseurs adhèrent à la thèse de la durabilité et partant, à la capacité des entreprises qui y sont attentives à résister dans la crise et à saisir les opportunités dès que l’activité économique reprendra son cours. Dans la foulée, ils intègrent la notation ESG, premier outil mis à leur disposition pour identifier et investir dans ces entreprises durables.
La crise du COVID-19 marquerait l'enclenchement d'une spirale vertueuse : les investisseurs adhèrent à la thèse de la durabilité puis orientent leurs capitaux en direction des entreprises durables identifiées comme telles par la notation ESG, premier outil mis à leur disposition dans ce domaine. Ces flux acheteurs font monter les cours et installent la surperformance des entreprises les mieux notées. Ainsi, la crise du COVID-19 marque de facto l’avènement de la finance responsable comme instrument de protection des investissements.
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