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Les centrales à charbon et la réduction des émissions de gaz carbonique



  • Par Cheryl Pellerin
    Rédactrice de l'USINFO

    Washington - Le charbon est le principal combustible utilisé dans la production d'électricité à travers le monde, mais sa combustion émet plus de gaz carbonique (CO2) dans l'atmosphère par unité de chaleur que celle d'autres combustibles fossiles, tels que le pétrole et le gaz naturel.

    Afin de garantir que l'emploi du charbon cesse de contribuer aux problèmes en matière d'environnement et de climat, des chercheurs et des ingénieurs du ministère de l'énergie étudient divers procédés susceptibles de permettre de réduire les émissions de gaz carbonique des installations servant à la production d'électricité.

    Un haut responsable du service de l'énergie fossile du ministère de l'énergie, M. Thomas Shope, a déclaré à l'USINFO : « La majorité de nos travaux portent sur les centrales parce que c'est là la possibilité la plus grande d'obtenir les résultats les plus importants. »

    Selon une étude sur l'avenir du charbon dont l'Institut de technologie du Massachusetts (MIT) a publié les résultats en mars 2007, il existe cinq possibilités de réduire les émissions de gaz carbonique provenant de la combustion de combustibles fossiles :

    - améliorer le rendement énergétique, notamment dans le secteur des transports et dans celui de la production énergétique, - augmenter le recours aux sources d'énergie renouvelables, telles que l'énergie éolienne, l'énergie solaire et la biomasse, - accroître la production d'électricité d'origine nucléaire, - utiliser davantage les combustibles fossiles dont la combustion émet moins de gaz carbonique, - enfin, continuer d'utiliser des combustibles fossiles, en particulier le charbon, en mettant en place des installations permettant de piéger le gaz carbonique et de le stocker.

    Les auteurs de cette étude indiquent dans leur rapport : « Nous concluons que le piégeage du gaz carbonique et son stockage (.) constituent la technologie essentielle qui permettrait de réduire les émissions de gaz carbonique de façon importante tout en continuant d'utiliser le charbon pour satisfaire les besoins pressants du monde en matière d'énergie. »

    Le piégeage du gaz carbonique et son stockage.

    Les procédés de piégeage et de stockage permettent de recueillir le gaz carbonique provenant de centrales au charbon ou d'installations de production de gaz naturel et de le stocker sous terre dans des formations géologiques, telles que des aquifères salins ou d'anciens gisements de pétrole et de gaz. Lors de son pompage sous terre, le gaz carbonique est comprimé et devient un liquide qui est retenu dans les petits espaces situés dans la roche.

    Les chercheurs du Laboratoire national des technologies de l'énergie (NETL) en Pennsylvanie, qui relève du ministère de l'énergie, effectuent des travaux portant sur la conception d'une centrale dénommée FutureGen qui n'émettra pas de gaz carbonique grâce aux procédés de piégeage et de stockage et qui devrait entrer en activité en 2012.

    Le directeur de ce laboratoire, M. Carl Bauer, a déclaré à une sous-commission parlementaire, le 15 mai, que les deux grandes difficultés en ce qui concerne la construction d'une telle centrale tenaient à la réduction du coût du piégeage du gaz carbonique et à la garantie de l'efficacité et de la sûreté du stockage à long terme du gaz carbonique dans des formations géologiques.

    L'objectif pour 2012 est de montrer que l'on peut mettre au point des procédés perfectionnés de piégeage et de stockage d'au moins 90 % des émissions de gaz carbonique des centrales à charbon sans que le coût de production de l'électricité n'augmente de plus de 10 %.

    Le stockage de gaz carbonique dans des formations géologiques, auquel le secteur pétrolier a recours depuis plus de trente ans, fait l'objet d'essais de grande ampleur notamment en Norvège dans la mer du Nord, au Canada et en Algérie.

    Vingt-cinq essais de moindre ampleur ont actuellement lieu dans le cadre de 7 partenariats entre les États-Unis et le Canada, sous l'égide du ministère de l'énergie des États-Unis. Il s'agit de sélectionner les possibilités de piégeage et de stockage les plus prometteuses et de faire des essais.

    Tous ces projets et une quinzaine d'autres font partie d'un programme international dénommé le Carbon Sequestration Leadership Forum (Forum sur le leadership en matière de séquestration du carbone), auxquels participent vingt et un pays, à savoir l'Afrique du Sud, l'Allemagne, l'Arabie saoudite, l'Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, la Colombie, la Corée du Sud, le Danemark, les États-Unis, la France, l'Inde, l'Italie, le Japon, le Mexique, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Russie et l'Union européenne.

    L'intégration des technologies

    Les procédés de piégeage et de stockage du gaz carbonique ne sont pas encore utilisés dans le cadre de la production courante d'électricité, mais plusieurs projets sont destinés à intégrer ces procédés, notamment le projet ZeroGen en Australie et le projet FutureGen aux États-Unis.

    Le projet FutureGen, dont le budget atteint 1 milliard de dollars, vise à construire le premier prototype de centrale équipée d'appareils de piégeage du gaz carbonique et productrice d'hydrogène. Lorsqu'elle entrera en activité en 2012, ce sera la centrale à combustible fossile la moins polluante du monde.

    Selon M. Shoppe, les procédés de piégeage du carbone et de son stockage seront mis sur le marché d'ici à 2020, et le facteur principal a trait à leur coût. Il faut se rendre compte, selon lui, qu'ils ne seront adoptés tant aux États-Unis que dans d'autres pays que s'ils n'entraînent qu'une hausse minime du prix de l'électricité.

    Source : Washington File

    (Les articles du «Washington File» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/)
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