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Changements climatiques : le plan de Bali constitue un premier pas



  • (Quelque 190 pays, dont les États-Unis, ont adopté la feuille de route de Bali.) (858)

    Par Lea Terhune USINFO Staff Writer

    Washington - La feuille de route sur les changements climatiques adoptée le 15 décembre à Bali (Indonésie) comprend « un bon ensemble d'éléments (...) relatifs à l'atténuation, à l'adaptation, aux technologies et au financement » qui permettront d'orienter l'action des pays intéressés, a déclaré la sous-secrétaire d'État à la démocratie et aux affaires mondiales, Mme Paul Dobriansky, qui était à la tête de la délégation des États-Unis. Il s'agit là selon elle d'un premier pas pour entamer une discussion importante sur les moyens de parvenir à une solution mondiale.

    « Nous avons écouté très attentivement un grand nombre de nos collègues pendant ces deux semaines, mais surtout ce que l'on a dit dans cette salle aujourd'hui. Nous irons de l'avant et nous nous rallierons au consensus », a-t-elle indiqué. La délégation des États-Unis a fait l'objet de vives critiques pour sa position pendant les négociations.

    Les deux semaines de négociations sur les changements climatiques entre les délégués de près de 190 pays ont abouti à l'adoption de ce qu'on appelle la feuille de route de Bali, mais la voie n'est pas aussi clairement marquée que ce que certains participants à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques auraient souhaité.

    Le secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, a déclaré, le lendemain de l'adoption de la feuille de route, que ce plan d'action constituait un premier pas essentiel vers la conclusion d'un accord susceptible de permettre de faire face aux risques des changements climatiques, qui est, selon lui, le grand défi de notre époque.

    « II s'agit du début et non pas de la fin. Nous allons avoir à entamer des négociations plus complexes, plus longues et plus difficiles », a-t-il dit à l'agence Associated Press.

    Compromis adopté à la dernière minute, le plan d'action de Bali esquisse les moyens de négocier à l'avenir.

    Selon le communiqué que la porte-parole de la Maison-Blanche, Mme Dana Perino, a diffusé à la suite de l'adoption de ce plan, les États-Unis ont de « graves préoccupations » au sujet de certains aspects de la feuille de route. « On ne peut pas résoudre de manière adéquate le problème des changements climatiques si les pays industriels sont les seuls à s'engager à réduire leurs émissions (de gaz à effet de serre). Les grands pays en développement doivent faire de même. (...) Les négociations doivent établir clairement des distinctions entre les pays en développement en fonction de l'importance de leur économie (...) Il est essentiel que les grands pays développés et en développement soient prêts à négocier des engagements, adaptés à leurs circonstances nationales », indique ce communiqué

    Le plan d'action de Bali souligne qu'il sera nécessaire de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre dans le monde pour atteindre l'objectif ultime de la convention-cadre et qu'il est urgent de s'attaquer à la question des changements climatiques, comme l'ont indiqué les membres du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat, qui viennent de recevoir le prix Nobel de la paix avec l'ancien vice-président des États-Unis, M. Al Gore. Le rapport que ce groupe a rendu public en 2007 et qui se fonde sur les travaux de recherche de centaines de scientifiques du monde entier indique qu'il ne fait aucun doute que notre planète subit un réchauffement climatique qui est plus rapide que prévu et qu'il convient d'agir sans tarder.

    Le plan de Bali offre une conception commune de coopération de longue durée prévoyant un objectif de réduction des émissions dans le monde entier sans donner des directives numériques précises, du fait de l'opposition catégorique des États-Unis. Il avait prévu de recommander une réduction allant de 25 à 40 % pour 2020 par rapport aux émissions de gaz carbonique de 1990. Le Canada, le Japon et la Russie y étaient également opposés.

    Le plan prévoit des obligations communes mais différentes en fonction des circonstances particulières des pays, et l'exécution de ces obligations doit être mesurable et vérifiable.

    Il prévoit aussi d'encourager les pays en développement à réduire le déboisement, qui constitue un grand problème en Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est.

    Enfin, il prévoit un soutien technologique et financier pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et pour faciliter l'adaptation des pays en développement aux effets irréversibles des changements climatiques.

    Le plan de Bali est destiné à permettre la négociation d'un nouvel accord qui remplacera le protocole de Kyoto lors de son arrivée à expiration en 2012. Depuis la mise en application de ce protocole, des données scientifiques alarmantes ont poussé les pays à s'attaquer avec urgence à la question des activités de l'homme causant le réchauffement climatique.

    Selon un haut responsable d'un groupe de défense de l'environnement de Washington (le National Environmental Trust), M. Dan Howells, l'adoption de ce plan constitue un grand pas en avant. Il a exprimé l'espoir que les États-Unis joueront un rôle constructif au cours des deux prochaines années et qu'ils contribueront à résoudre le problème des changements climatiques.

    Les parties à la conférence de Bali se sont engagées à se réunir aussi souvent que nécessaire pour négocier des mesures plus précises avant la fin de 2009.

    Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
    Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/


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