Par Merle Kellerhals
Rédacteur
Washington - Après neuf journées d'activité intense, les négociations commerciales dites de Doha ont abouti à une impasse pour des raisons tenant aux subventions agricoles et au mécanisme de sauvegarde destiné à protéger les pays en développement, a déclaré la représentante des États-Unis pour le commerce extérieur, Mme Susan Schwab, lors de la conférence de presse qu'elle a donnée le 29 juillet au siège de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) où se tenaient les négociations.
" Si nous avons fait de bons progrès au cours de la semaine écoulée, il est clair que, en dépit de nos grands efforts, nous ne pourrons pas parvenir à un accord à l'heure actuelle, a-t-elle dit. Afin de garantir que les progrès réalisés cette semaine ne disparaissent pas, les États-Unis maintiendront leurs offres actuelles, mais ces offres dépendent encore de celles des autres pays visant à créer un accès à de nouveaux marchés. "
Au cours des sept dernières années, les négociateurs se sont réunis à plusieurs reprises dans le cadre du cycle de Doha en vue de libéraliser les échanges mondiaux de manière à faciliter les importations et les exportations et à en réduire le coût tout en améliorant les perspectives économiques des pays en développement.
Le cycle des négociations de Doha, qui a commencé lors de la réunion au sommet de l'OMC en novembre 2001 à Doha (Qatar), est destiné à renforcer le système commercial international et à permettre à des millions de personnes de sortir de la pauvreté. Son aboutissement exige que la plupart des 153 États membres de l'OMC acceptent de réduire leurs subventions ou leurs droits de douane applicables aux produits importés. Il n'a pas été prévu de date limite pour parvenir à un accord.
" Il est regrettable, a dit Mme Schwab, que nos négociations aient buté sur la question de l'importance du mécanisme de sauvegarde en cas d'accroissement considérable de l'importation de produits agricoles. Ce mécanisme est destiné à protéger les pays en développement pour le cas où ils auraient à faire face soudainement à un afflux de produits importés bon marché. Vu la crise mondiale relative aux prix des produits alimentaires, nous ne pouvions pas accepter un résultat qui aurait dressé de nouveaux obstacles aux échanges mondiaux de produits alimentaires. "
L'élément principal du mécanisme de sauvegarde, a expliqué Mme Schwab, est qu'il faut distinguer entre le besoin légitime de faire face à une situation exceptionnelle et à un accroissement extrêmement important des importations et un dispositif dont on peut abuser à volonté.
Pour sa part, le commissaire au commerce de l'Union européenne, M. Peter Mandelson, a déclaré à l'agence de presse Associated Press qu'il s'agissait là d'un échec très pénible et d'un véritable revers pour l'économie mondiale alors qu'on avait bien besoin de bonnes nouvelles.
Pour contribuer à la progression des négociations, les États-Unis étaient prêts à réduire leurs subventions agricoles pour les ramener à 14,5 milliards de dollars, a dit Mme Schwab. À l'heure actuelle, ces subventions sont de l'ordre de 48 milliards de dollars. Les États-Unis avaient proposé de les ramener à 22,5 milliards de dollars en 2005, puis à 17 milliards plus récemment et à 15 milliards le 22 juillet.
" Tout au long de ces négociations, les États-Unis se sont montrés très déterminés à prendre les mesures difficiles nécessaires pour parvenir à un accord ambitieux. Ils demeurent résolus à jouer le rôle primordial nécessaire pour y parvenir. "
En conclusion, la représentante des États-Unis a fait remarquer que les négociations étaient dans une impasse maintenant, mais que le cycle de Doha n'avait pas encore pris fin.
Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://www.america.gov/fr/
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19/11/24 à 15h53 GMT