Le ministère de l’Environnement de la RDC, l’Union internationale pour la conservation de la Nature (UICN), la commission des Forêts de l’Afrique centrale (COMIFA) ont conjointement organisé, dernièrement au Grand Hôtel de Kinshasa, un important atelier de consultation publique sur le programme de préservation des Ecosystèmes du bassin du Congo.
Cette consultation, indique-t-on, fait suite au processus initié, lors de la réunion de Tunis, sur les mécanismes de financement autonome et conformément au contrat entre la Banque africaine pour le Développement et l’Union internationale pour la conservation de la Nature (UICN), pour la préparation dudit programme.
Selon les organisateurs, l’objectif global de ces assises dont la facilitation était assurée par le consultant coordonnateur de l’étude de préparation M. Jean Noiraud, consistait à s’assurer que toutes les parties prenantes sont adéquatement informées des articulations du programme et que leurs préoccupations sont dûment prises en compte.
En effet, il était question, de manière spécifique, d’informer toutes les parties prenantes sur les objectifs du programme et ses articulations avec les initiatives en cours et intégrer les commentaires, les suggestions et les recommandations des parties prenantes.
Composantes du programme
L’atelier entendait aussi restituer les conclusions du rapport d’évaluation environnementale et sociale stratégique du Programme et des études thématiques, avant d’identifier et consolider les liens de synergies avec les programmes et projets des parties prenantes membres du partenariat des forêts du bassin du Congo (PFBC).
Il ressort que du déroulement des travaux, ont noté les participants, le caractère novateur et fédérateur de cette initiative, l’importance de développement des synergies avec des partenaires, doivent favoriser la communication interne et capitaliser les leçons apprises dans les quatre composantes du programme, à savoir l’appui institutionnel à la COMIFAC et ses partenaires, l’appui à la mise en place du Plan de convergence, le développement rural communautaire, la conservation et la gestion de la biodiversité ainsi que la gestion du programme.
Les participants à l’atelier ont, tour à tour, suivi les présentations du consultant Jean-Marie Noiraud et M. Dieudonné Bitondo, consultant de l’étude d’impact environnemental.
Pour sa part, M. Jean NOIRAUD a apporté un éclairage sur les approches appliquées dans le cadre de ce programme régional, à savoir l’approche régionale à l’échelle du bassin du Congo, dans le cadre du Plan de convergence de la COMIFAC, l’approche paysage avec 5 paysages ciblés dont 3 sont transfrontaliers sur 6 pays dont 5 sont éligibles sur financement du Fonds Africain de Développement (FAC), de la BAD et l’approche de complémentarité avec les paysages.
Il a également retracé l’historique du programme pour mieux éclairer la lanterne des participants concernant les quatre composantes précitées de ce programme avec les actions déjà en cours dans les paysages, l’intégration dans les planifications existantes, la lutte contre la pauvreté, l’accent sur le développement socioéconomique pour améliorer les conditions de vie des populations et l’accent sur le développement de l’écotourisme, chaque fois que possible.
Quelques données de référence, sur la subvention sur le Fonds FAD, la participation des acteurs de l’ordre de 10% et la durée de l’exécution du projet (5 ans), ont été complétées par l’énumération des documents à préparer par l’équipe UICN, en fonction du calendrier de l’étude.
Quant au consultant Dieudonné Bitondo, il a dégagé des impacts positifs et négatifs, les mesures d’atténuation, d’amélioration, de compensation et de suivi, en rapport avec la gestion environnementale et sociale.
Il a proposé un plan de renforcement des capacités de toute la chaîne des intervenants du programme dans le but d’assurer la prise en compte effective des aspects environnementaux et sociaux.
Recommandations
Quatre groupes de travail ont été mis sur pied à l’issue des échanges. Le premier groupe, en rapport avec l’appui institutionnel à la COMIFAC, a instruit la BAD à s’impliquer dans la formation forestière qui est un enjeu majeur pour la sous-région. Que cette institution financière appuie financièrement et matériellement le secrétariat exécutif de la COMIFAC, sa coordination nationale ainsi que les institutions de recherche existantes.
Le groupe 2 qui s’est appesanti sur le développement rural communautaire a estimé que l’étude prenne en compte des aspects fonciers et culturels, en vue d’impulser le développement rural communautaire ; que l’étude procède à la mise en place d’un système de micro finance et d’un système de micro assurance adaptée.
Pour ce groupe, il a souhaité que soient développées les activités liés à l’entreprenariat englobant les énergies renouvelables (bio de masse, énergie solaire, mini centrale hydroélectrique).
Le groupe 3 a abordé la question de la conservation et de la gestion de la biodiversité. Il a demandé que l’initiative favorise le développement des échanges entre les aires protégées (APs) nationales et transfrontalières ; que la BAD promeuve la conciliation de la préservation et des APs et la lutte contre la pauvreté à travers la création d’emplois.
Le groupe 4, portant sur la gestion du programme, a préconisé entre autres la création d’un comité de coordination au niveau du paysage et un comité de coordination au niveau restreint piloté respectivement par le ministère en charge de l’Environnement et le coordonnateur de la COMIFAC. Il a aussi recommandé qu’on mette en place un fonds de développement local dont les objectifs sont axés sur le renforcement de capacités et les autres priorités de parties prenantes au niveau du paysage.
Source autorisée : L’Etoile de la Nation
19/11/24 à 15h53 GMT