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L'effet des changements climatiques sur les ressources hydriques mondiales



  • Par Cheryl Pellerin
    Science Writer

    Washington - Les climatologues considèrent souvent les effets des changements climatiques au cours du XXIe siècle en fonction de la hausse projetée de la température atmosphérique moyenne dans le monde. L'humanité, elle, les ressent déjà par l'altération des ressources hydriques mondiales due aux modifications que subit le cycle de l'eau " terre-mer-atmosphère " qui rend possible la vie sur notre planète.

    Ce cycle de l'eau est l'un des éléments les plus cruciaux des processus chimiques, physiques et biologiques qui façonnent les écosystèmes et influencent le climat sur terre. Les nuages, la vapeur d'eau et les précipitations exercent une action profonde sur le réchauffement et le refroidissement de la surface et de l'atmosphère terrestres, phénomènes qui, à leur tour, influent sur les schémas mondiaux de la circulation de l'air et des précipitations.

    Or, selon le Programme fédéral de recherche sur les changements climatiques, au cours des 50 dernières années, la température moyenne à la surface de la terre et le niveau des océans sont montés, tandis que la pluviométrie s'est modifiée dans diverses régions, soit à la hausse soit à la baisse.

    On peut attribuer certaines modifications du cycle de l'eau au réchauffement atmosphérique observé au cours des dernières décennies, notamment l'augmentation du degré de vapeur d'eau dans l'atmosphère (renforçant l'effet de serre), la diminution de la couverture neigeuse, la fonte généralisée des glaces et la modification de l'humidité des sols et du ruissellement. Qui pis est, on s'attend à une hausse continue de la température moyenne à l'échelle mondiale.

    " Il faut envisager ce que sera la situation en 2025 : près des deux tiers de la population mondiale - qui s'accroît d'ailleurs encore trop rapidement - vivront dans des conditions que l'on pourrait qualifier de crise sur le plan hydrique ", déclarait, le 8 mars, la sous-secrétaire d'État à la démocratie et aux affaires mondiales, Mme Maria Otero. " Le manque d'approvisionnement sûr et constant en eau va compromettre la sécurité alimentaire et ainsi susciter des tensions sociales qui risquent de déboucher sur des conflits. Les changements climatiques ne feront qu'aggraver ce risque. "

    La Journée mondiale de l'eau

    Le département d'État et l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) se sont associés aux Nations unies et à d'autres organisations internationales lors de la Journée mondiale de l'eau 2010, tenue le 22 mars, afin de faire passer des messages sur la qualité? de l'eau et sur son importance pour les écosystèmes et le bien-e^tre de l'humanite?.

    " De l'eau propre pour un monde sain ", tel était le thème de la Journée mondiale de l'eau, manifestation annuelle organisée par ONU-Eau, un groupe de 27 membres ayant des activités liées à l'eau et comprenant divers organismes des Nations unies, dont l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

    " Les populations de nombreuses parties du monde - y compris l'Amérique du Nord, qui ne sera pas épargnée - se disputeront de plus en plus de maigres ressources en eau ", a déclaré le président d'ONU-Eau, M. Zafar Adeel, directeur du Réseau international pour l'eau, l'environnement et la santé à l'Université des Nations unies, située au Canada. " Nous assisterons aussi à des effets plus marqués sur la qualité de l'eau. Ce n'est pas seulement la quantité d'eau, mais aussi sa qualité à diverses fins - l'agriculture, la consommation humaine, l'industrie - qui seront de plus en plus en jeu. "

    C'est pourquoi les États-Unis soulignent l'intégration de leur politique hydrique dans les initiatives du gouvernement Obama en matière de sécurité alimentaire, de santé mondiale et de changement climatique. Ces questions sont toutes liées entre elles, et toutes liées à l'eau.

    Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), la hausse de la température de l'eau et l'évolution des événements météorologiques extrêmes tels que les inondations et les sécheresses vont probablement affecter la qualité de l'eau et aggraver plusieurs types de pollution, par les sédiments, les nutriments, les pathogènes, les pesticides et le sel, entraînant des effets nuisibles aux écosystèmes, à la santé humaine et aux systèmes hydriques.

    Cela étant, l'eau peut être " un très bon thème fédérateur ", a déclaré M. Adeel. " Il est absolument possible de réunir des factions, ou des concurrents, autour d'une table pour discuter professionnellement des questions relatives à l'eau. C'est un sujet autour duquel la collaboration est tout à fait possible. "

    Résumés nationaux d'une page sur l'eau

    Ce genre de discussion est également important lorsque les organismes membres d'ONU-Eau dialoguent avec les pouvoirs publics de pays en développement qui n'accordent pas nécessairement la priorité à la salubrité de l'eau et à l'assainissement dans le cadre de leur plan national de développement.

    En février, des spécialistes de ces organismes se sont rencontrés au Canada afin d'élaborer une stratégie générale et coordonnée face à ce que l'ONU appelle une " crise latente de l'eau ".

    De cette réunion, a indiqué M. Adeel, il est ressorti la création d'un groupe de travail qui s'occupera de préparer des rapports concis sur tous les aspects relatifs à la situation de l'eau, pays par pays. Les États-Unis appuient ce projet qui a été amorcé et devrait être achevé dans deux ans.

    " Si nous nous y prenons bien, chaque rapport tiendra sur une page et nous pourrons nous en servir à diverses fins ", a indiqué Aaron Salzberg, coordonnateur spécial chargé des ressources hydriques au département d'État des États-Unis. Il présentera des informations pertinentes aux ministères de l'environnement, de la santé, de l'agriculture, de l'énergie et d'autres encore qui s'intéressent à l'eau.

    " Un ministre pourra arriver à son bureau, y trouver un résumé d'une page qui explique la situation de l'eau dans son pays à l'heure actuelle et ce qu'elle sera dans 30 ans ", a déclaré M. Salzberg. " Voici ce que cela vous coûte aujourd'hui et ce que cela vous coûtera dans une génération sur le plan des conditions de vie, de la croissance économique, du développement, des rendements agricoles, c'est-à-dire les questions qui comptent vraiment pour les décideurs. Si nous arrivons à accomplir cela, je crois que nous pourrons nous concerter de manière beaucoup plus productive avec les décideurs. "

    En avril, ONU-Eau publiera une évaluation annuelle de l'assainissement et de l'eau potable dans le monde, que M. Salzberg a qualifiée de " première étape " vers la préparation des résumés nationaux.

    Source : "America.Gov"
    Site Internet : http://www.america.gov/fr/
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