Par Karin Rives
Rédactrice
Washington - La campagne visant à sevrer les Américains de leur dépendance à l'égard des énergies fossiles en faveur des sources " vertes " d'énergie et de pratiques énergétiques plus économes commence à porter ses fruits.
Selon une nouvelle étude, en effet, les ménages et entreprises des États-Unis ont réduit notablement leur consommation de pétrole et de charbon en 2009 par rapport à l'année précédente, tandis qu'augmentait l'utilisation d'énergie provenant d'éoliennes, de panneaux solaires, de la biomasse et d'autres sources renouvelables d'énergie.
Dans son étude, le Laboratoire national Lawrence Livermore du ministère de l'énergie indique que les États-Unis ont consommé 35.270 trillions de Btu (soit 35,27 X 1015 Btu, ou 37 X 1015 kilojoules) de pétrole en 2009, en diminution de 5 % par rapport à 2008. Le Btu (British thermal unit) est l'unité de mesure de l'énergie aux États-Unis. On estime qu'un ménage moyen dans ce pays consomme quelque 95 millions de Btu annuellement.
La consommation de charbon a chuté encore plus fortement, de près de 12 % en un an. C'est la réduction la plus forte depuis au moins une dizaine d'années.
Quant à la consommation totale d'énergie aux États-Unis, elle aussi a reculé l'an dernier de 4,6 %. Cette baisse est due surtout à la récession économique, mais dans une certaine mesure également à l'utilisation de voitures et d'appareils ménagers moins gloutons en énergie, explique A.J. Simon, le chercheur responsable de l'étude.
En 2008, la consommation d'électricité produite par des éoliennes s'est accrue de 35 % aux États-Unis. L'année dernière a vu dans ce pays des investissements d'un montant sans précédent dans l'énergie éolienne, se traduisant par l'installation en ligne de réseaux d'éoliennes d'une capacité de 10.000 mégawatts, selon l'Association américaine de l'énergie éolienne (AWEA), un groupe d'entreprises industrielles. Cette nouvelle capacité installée peut alimenter 2,4 millions de foyers et produire autant d'énergie que ne le feraient trois grandes centrales nucléaires, affirme le groupe.
" L'essor des renouvelables est un fait extrêmement positif, surtout dans le domaine de l'éolienne ", déclare M. Simon. " C'est le fruit d'excellentes incitations combinées à des avancées techniques. Les investissements effectués dans l'éolienne au cours des quelques années passées se sont concrétisés en 2009. Mieux encore, il existe de nouveaux projets en préparation pour 2010 et au-delà. "
Il est vrai que l'AWEA s'est alarmée de la chute des investissements dans l'énergie éolienne cette année, même compte tenu de la réalisation des nouveaux projets. Ce déclin serait attribuable en partie à l'expiration, à la fin de 2010, de crédits d'impôts fédéraux pour ce genre d'investissement. Selon l'AWEA, l'impuissance du Congrès des États-Unis à adopter cette année un projet de loi de grande portée sur le climat a plongé les investisseurs dans l'incertitude.
Ce revers n'a pas contrarié pour autant l'essor aux États-Unis d'autres sources renouvelables d'énergie. D'après les projections du ministère de l'énergie, les renouvelables représenteront 14 % de toutes les formes d'énergie qui y seront consommées d'ici à 2035, contre 8 % en 2008.
Le ministère prévoit en outre que la consommation d'énergie ira en diminuant progressivement après 2013, quelle que soit la conjoncture économique, du fait de l'introduction cette année-là de nouvelles normes de consommation pour les véhicules et l'éclairage.
Source : "America.Gov" Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://www.america.gov/fr/
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19/11/24 à 15h53 GMT