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Climat : la progression de l'aide des États-Unis au monde en développement



  • Par Karin Rives
    Rédactrice

    Washington - L'an dernier, le sommet de Copenhague sur le climat, à défaut de produire un traité ayant force obligatoire, a débouché sur des engagements de la part des principales économies du monde à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Cette année, plus de 180 pays ont envoyé leurs représentants au Mexique en vue de préciser ces engagements et, si possible, de parvenir à un accord définitif.

    À Copenhague, l'an dernier, c'était la première fois que les grandes puissances économiques et les principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre décidaient de s'attaquer de manière concertée à la hausse de la température de notre planète. Quelque 140 pays, à ce jour, ont signé cet " accord de Copenhague " et plus de 80 ont présenté des objectifs chiffrés de réduction de leurs émissions.

    L'une des dispositions maîtresses de l'accord prévoit que le monde industriel dégage environ 30 milliards de dollars au titre d'une aide immédiate dite de " démarrage rapide " aux pays en développement, dont un grand nombre ressentent déjà les effets des changements climatiques.

    Ces jours derniers, les États-Unis et l'Union européenne ont annoncé qu'ils levaient des fonds comme prévu pour atteindre leurs objectifs initiaux de Copenhague. La récession prolongée des deux côtés de l'Atlantique avait incité de nombreux observateurs à se demander si les États occidentaux parviendraient à tenir leurs promesses.

    Le moment de ces annonces revêtait quelque importance. En effet, le plan de financement de " démarrage rapide " pour 2010-2012 sera sans nul doute un point capital de l'ordre du jour de la conférence des Nations unies sur le climat, la COP-16, qui a débuté le 29 novembre à Cancún.

    L'essor de l'aide des États-Unis relative au climat

    Aux termes de l'accord de Copenhague, le premier cycle financier des programmes climatiques devait couvrir les années 2010-2012 puis suivre une progression très accélérée pour atteindre environ 100 milliards de dollars par an à partir de 2020.

    Les ressources consacrées par les États-Unis à des programmes et à des projets d'atténuation des effets climatiques dans le monde en développement ont atteint 1,7 milliard de dollars durant l'année budgétaire 2010 (allant du 1er octobre 2009 au 30 septembre 2010). Sur ce montant, 1,3 milliard de dollars représentaient une aide directe ; le solde, soit 400 millions de dollars, a alimenté des garanties de prêts en faveur des pays en développement qui investissaient dans des projets d'adaptation aux changements climatiques.

    " Si on analyse la part apportée par les États-Unis, elle apparaît comme proportionnée aux initiatives mondiales de lutte contre ce problème particulier, et nous continuerons à travailler à assurer un soutien budgétaire de cette dimension à l'avenir ", a déclaré le représentant spécial adjoint des États-Unis pour les changements climatiques, M. Jonathan Pershing, lors d'une conférence de presse tenue à Cancún le 29 novembre.

    Le président Obama a sollicité du Congrès une nouvelle attribution de 1,9 milliard de dollars au titre du financement de projets climatiques à " démarrage rapide " pour l'année budgétaire 2011, qui a débuté le 1er octobre. Il n'est toutefois pas certain que ce montant sera finalement attribué étant donné que le Congrès n'a pas encore voté le budget de l'année en cours.

    En tout état de cause, les programmes financés en 2010 se composent d'une large gamme d'initiatives petites et grandes que les États-Unis ont engagées dans un ou plusieurs pays, ainsi que d'autres projets entrepris en commun par les États-Unis et d'autres pays.

    En Ouganda, par exemple, les États-Unis consacrent 1,5 million de dollars à un projet destiné à remplacer les pompes à eau à moteur diesel desservant des écoles et des dispensaires par des pompes fonctionnant à l'énergie solaire. L'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) s'emploie déjà depuis plusieurs années à opérer ce type de conversion et le programme prend de plus en plus d'ampleur.

    L'Indonésie reçoit 17 millions de dollars en faveur de la protection de ses forêts et tourbières. L'exploitation forestière est à l'origine de près d'un cinquième des émissions de gaz à effet de serre et les forêts tropicales de pays tels que l'Indonésie et le Brésil sont particulièrement exposées aux effets délétères de la surexploitation.

    Les Maldives, cet archipel de 1.200 îles très basses menacées par la hausse du niveau des océans, reçoivent 3 millions de dollars destinés à des projets d'eau potable et à diverses mesures essentielles d'adaptation.

    Les États-Unis s'associent par ailleurs à d'autres pays en vue de mobiliser des contributions à des projets d'adaptation et d'atténuation.

    À Copenhague, l'an dernier, l'Australie, les États-Unis, la France, le Japon, la Norvège et le Royaume-Uni ont annoncé qu'ils réuniraient des fonds publics initiaux totalisant 3,5 milliards de dollars au profit de la lutte contre le déboisement dans les pays en développement. Des financements commencent à voir le jour, par exemple les 10 millions de dollars que les États-Unis ont consacrés en 2010 au Fonds de partenariat pour le carbone forestier, programme administré par les Nations unies.

    Les États-Unis ont également versé 375 millions de dollars dans les Fonds d'investissement sur le climat, deux mécanismes de financement créés par les principales banques de développement à l'appui de projets de technologie propre et d'adaptation aux changements climatiques destinés aux pays les plus pauvres de la planète.

    Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
    Site Internet : http://www.america.gov/fr/

    [COP16-climat]



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