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Hillary Clinton : l'autonomisation de la femme facilite la croissance économique



  • Par Stephen Kaufman
    Rédacteur

    Washington - Facilitez l'accès des femmes à l'emploi et aux débouchés économiques, et votre économie tout entière s'améliorera, a affirmé la secrétaire d'État Hillary Clinton, le 11 novembre, devant des hommes d'affaires réunis en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC), à Hawaï.

    " À un moment où l'économie mondiale est encore dans une passe difficile, nous ne pouvons pas nous permettre de négliger ce potentiel. (...) Lorsque nous libérons les capacités économiques des femmes, nous améliorons la performance économique de nos collectivités, de nos pays et, en fait, du monde entier ", a dit Mme Clinton.

    Elle a cité à l'appui de ses dires un rapport de la Banque mondiale qui conclut que plus les femmes ont l'occasion de participer à la vie économique de leur pays, plus la productivité globale du pays en question est susceptible d'augmenter, plus ses perspectives de développement s'améliorent et plus ses institutions deviennent représentatives.

    Donner aux femmes, qui représentent la moitié de la population, les mêmes possibilités économiques qu'aux hommes apporte en outre plus de consommateurs aux entreprises, ce qui entraîne plus de dépenses et d'épargne par les familles, plus de production alimentaire, et une amélioration de l'éducation et de la stabilité politique. " C'est tout simplement du bon sens économique ", a affirmé Mme Clinton.

    Mais malgré les progrès enregistrés ces dernières années, les femmes se heurtent toujours à un " plafond de verre " économique dans de nombreux endroits, notamment dans les pays du Pacifique, à cause de lois, de coutumes et de valeurs existantes.

    " Dans les pays de l'APEC, de trop nombreuses femmes ne sont pas couvertes par les mêmes lois que les hommes concernant les héritages. Elles ne peuvent donc pas hériter des propriétés ou des entreprises que possédaient leur père ou leur époux. Elles ne peuvent pas non plus conférer la citoyenneté à leurs enfants, ce qui fait que leur famille a plus difficilement accès au logement et à l'éducation. Elles doivent constamment renouveler leur carte de résidence, ce qui ne facilite pas l'obtention d'un travail.

    " Certaines femmes sont même sujettes à des impôts différents de ceux des hommes. Et trop souvent, elles se voient refuser tout crédit et n'ont pas le droit d'ouvrir un compte en banque, de signer des contrats, d'acheter une propriété, de déclarer une entreprise ou d'entreprendre une action en justice sans l'aval d'un homme. Les femmes d'affaires sont toujours susceptibles de se heurter à des taux d'intérêt plus élevés, de devoir garantir une plus grande partie d'un prêt, ou de n'obtenir que des prêts à plus court terme. "

    Les femmes sont en outre considérablement moins représentées au sein des grandes entreprises que les hommes, a dit Mme Clinton, précisant que seulement 3 % des P.D.G. des 500 plus grandes sociétés du monde étaient des femmes.

    " Il ne s'agit pas là seulement d'obstacles à la prospérité de ces femmes sur le plan individuel ; ce sont des obstacles à la prospérité de chaque entreprise et de chaque pays. "

    Les propos de Mme Clinton faisaient fond sur le Sommet de l'APEC sur les femmes et l'économie qui s'est tenu à San Francisco du 13 au 16 septembre dernier. Lors de son allocution à Hawaï, Mme Clinton a dit que les représentants de l'APEC s'étaient mis d'accord sur des mesures visant à réduire les obstacles entravant le progrès des femmes.

    " Nous devons nous engager à faciliter l'accès des entrepreneures au capital afin qu'elles puissent créer et développer leurs entreprises. Nous devons examiner et réformer nos lois et nos réglementations afin que les femmes puissent disposer de l'ensemble des outils financiers existants. Nous devons améliorer l'accès des femmes aux marchés, afin que celles qui se lancent dans l'aventure de l'entreprise puissent se maintenir à flot. "

    Les femmes doivent en outre être mieux informées des débouchés commerciaux, et l'assistance technique doit être mieux orientée de façon à servir les femmes autant que les hommes, a dit Mme Clinton. " Bien entendu (...) nous devons aider à renforcer l'influence des femmes dans les secteurs public et privé, afin que tous puissent profiter de leurs expériences et de leurs perspectives uniques. "

    Grâce aux progrès de la technologie, le monde est aujourd'hui entré dans une ère où chaque personne, quel que soit son sexe, est en mesure de contribuer au développement de sa société et de se placer sur le marché international, et où les rouages économiques et politiques qui effectuent cette transition plus efficacement et plus rapidement " sont beaucoup plus performants que ceux qui ne le font pas ", a-t-elle affirmé.

    " Dans ce contexte particulier de l'économie mondiale (...) nous ne pouvons laisser personne à la traîne, et nous ne pouvons négliger aucune possibilité. "

    Si les questions relatives aux droits de l'homme et à l'égalité entre les sexes ne suffisent pas à inciter les sociétés à offrir de plus grandes possibilités aux femmes, " alors nous n'avons plus qu'à espérer que les peuples agiront dans leur propre intérêt ", a dit Mme Clinton.

    " Ne le faites pas parce que vous pensez que c'est une action charitable, mais parce que cela renforcera la base économique d'une collectivité ou d'un pays. "

    Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
    Site Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html
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