Le Laboratoire d'études et de Recherche en Sociologie (LABERS) organise à Brest, le 3 et 4 juin 2014, un colloque intitulé " Du rural au littoral, femmes en petites localités : entre contraintes et opportunités ".
Cette rencontre entend rendre compte des travaux et à inviter au croisement des questions relatives au rural avec une perspective de genre.
Selon les organisateurs, le nouveau zonage des territoires en bassins de vie fait que 31% de la population française réside dans les bassins de vie ruraux. Cette localisation résidentielle constitue pour certains ménages un " ancrage " d'origine, pour d'autres c'est là le résultat d'une mobilité spatiale ayant mené de l'urbain vers le rural dans le cadre d'une accession à la propriété ou au nom d'une qualité de vie, pour d'autres encore la mobilité s'est faite sous forme de " retour " au moment de la cessation de l'activité professionnelle. Aussi, le territoire définit à la fois des contraintes et des opportunités dans l'organisation des activités et des temporalités individuelles et collectives.
Les bassins de vie ruraux présentent ainsi une moindre présence et une moindre diversification des équipements (particulièrement dans le domaine de l'éducation). Résider dans une petite localité peut engager des mobilités quotidiennes, ou du moins régulières, liées à l'emploi, à la scolarisation, à l'accès aux équipements et services. Sachant qu'aujourd'hui encore, l'organisation de la vie familiale demeure prioritairement à la charge des femmes, il y a fort à parier qu'elles paient au prix fort le " coût " de cette mobilisation, qui les pénalise en matière d'activité professionnelle et d'investissement de la vie publique. Dès lors, il est important d'envisager que ces contraintes et ces opportunités pèsent ou s'offrent de façons différenciées, voire inégales selon le sexe.
On associe généralement rural et campagne, mais les petites localités rurales peuvent aussi être littorales. L'articulation entre système de genre et territoire telle qu'elle est déclinée ci-dessus prend sur la frange littorale une coloration particulière, ne serait-ce qu'en raison des activités économiques spécifiques qui s'y déploient ; on pense bien sûr à la pêche, aux activités portuaires, à la navigation dans la marine marchande ou nationale mais aussi à la navigation de plaisance, au tourisme... On pense aussi à l'imaginaire associé au bord de mer, à l'attachement aux paysages marins...%u2028Vivre dans une petite localité constitue-t-il pour les femmes un " handicap" supplémentaire, qui viendrait renforcer la répartition traditionnelle des rôles ? Ou cette localisation, contrainte ou choisie, ne peut-elle ouvrir sur des opportunités ? Il s'agit de s'intéresser à la fois à ce que produit le territoire, à ce qu'il définit en termes de conditions sociales d'existence et à ce que les individus font du/au territoire.
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19/11/24 à 15h53 GMT