Le Jardin de Lodève, dans l’Hérault, est le lieu de rencontres avec l’inattendu, d’une expérience belle et forte où le jardinage collectif et le travail partagé rapprochent les gens. Une leçon de vie, où l’on apprend à découvrir l’autre lorsqu’on creuse sous la surface.
Il n’existe pas de recettes pour créer de tels lieux ou les faire vivre. Une expérience forte d’un contexte de jardiniers, tous différents. Un terrain qui a sa personnalité, les partenaires qui ont leurs spécificités. Une rivière longe en contrebas le Jardin de 6000 mètres carrés, marquant ainsi la terre d’une mémoire particulière.
Notre Charte est issue d’un consensus suite à une année de travail avec des réunions hebdomadaires animées par la salariée actuelle Marie, l’une des fondatrices du projet. Le jardinage bio est posé dès le départ ; le partage des savoir faire aussi ; le centre du terrain est occupé par une vaste parcelle découpée en étoile pour l’action Jardinons ensemble qui accueille un public en difficulté. Autour, des parcelles individuelles de cinquante mètres carrés auxquelles des jardiniers en insertion ont eu accès.
Des animations régulières de spécialistes (buttes sandwichs, lombricompostage, économie d’eau, engrais verts...) où participent des personnes extérieures au jardin. Une co-construction se joue avec des parents et des enfants en relation conflictuelle, des écoliers.
Un large espace de convivialité permet la détente : jeux pour les enfants, soirées pizzas grâce à un four construit avec Ecolodève, pique-niques (souvent improvisés) entre jardiniers. Des outils en commun, une petite bibliothèque avec des livres en différentes langues.
Semer des graines d’entente
Les graines et les légumes s’échangent, mais aussi des graines d’entente : nous sommes si différents et parfois les tensions montent, ainsi la terre nous apprend à être bon joueur (une année elle nous gratifie tous de courgettes et l’autre non !). Bon joueur avec les différences : ceux dont la culture rend difficile la compréhension des acquis. Ainsi la paille a toujours servi à nourrir les bêtes et non à protéger les sols. Aller vers ceux qui ne parlent pas la même langue et apprendre d’eux.
Nous pouvons seulement partager avec vous cette expérience belle, forte de ces confrontations avec l’inattendu. Comme le climat et cette vie invisible sous la surface de la terre qu’il nous faut apprivoiser… Une leçon de vie, découvrir l’autre lorsqu’on creuse sous la surface.
Source : Reporterre
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19/11/24 à 15h53 GMT