TransCanada a déposé dernièrement un rapport à l'Office national de l'Énergie, afin de faire approuver le projet d’oléoduc Énergie Est, d’une valeur de 12 milliards de dollars, qui passerait par le Nouveau-Brunswick. Le projet permettrait à TransCanada de relier l’Ouest canadien à l’Est du pays. Un peu plus d’un million de barils de pétrole par jour pourraient voyager dans le pipeline.
L’oléoduc traversera les ruisseaux et rivières du Nouveau-Brunswick à 271 reprises, d’après le tracé préliminaire soumis par TransCanada à l’Office national de l’énergie. L’oléoduc pourrait potentiellement traverser le bassin hydrographique de la rivière Iroquois qui est un des deux bassins versants désignés qui alimentent la ville d’Edmundston en eau potable.
De multiples facteurs peuvent augmenter les risques liés à une fuite dans le pipeline qui traversera une partie du bassin versant Iroquois. En effet, la capacité du bassin versant à amortir les risques d’un tel accident sur la zone de captage dépend de plusieurs facteurs. Une étude effectuée en 2012 par la Faculté de foresterie de l’Université de Moncton campus d’Edmundston, en collaboration avec le Comité d’Aménagement rural du Nord-Ouest, a montré que les caractéristiques hydrologiques du bassin versant facilitent la circulation de toutes sortes de particules tout au long du bassin versant à cause de l’absence des zones pouvant ralentir ou stocker les eaux drainées comme des lacs et des barrages, et à cause de la densité de drainage qui est assez élevée et qui est égale à 17 km/km², c'est-à-dire qu’il existe 17 km des cours d’eau de tous les ordres (incluent les cours d’eau qui se forment après une pluie) dans une superficie d’un km².
Le temps de concentration du bassin versant cause aussi un autre problème concernant les délais d’intervention en cas d’une fuite. Il correspond au temps nécessaire pour permettre à l’eau de ruisseler du point le plus reculé du bassin versant jusqu’à la zone de captage. Dans le cas du bassin versant Iroquois il est égal à 10 h 36 minutes, c'est-à-dire les responsables ont un délai d’à peu près 10 h afin d’intervenir et protéger la zone de captage en cas d’une fuite. Et cela peut être très difficile puisque le pipeline est souterrain. Plusieurs autres paramètres surtout ceux liés à la morphologie du bassin versant peuvent mener à une catastrophe dans la zone si les responsables ne les prennent pas en considération en cas du passage du pipeline par cette zone.
Les craintes sont réelles car dans l’espace de 10 minutes, le pipeline pourrait laisser fuir un million de litres de pétrole visqueux. Le prix d’un nettoyage quasi impossible à faire et, avec le pétrole bitumineux, on multiplie les dégâts.
19/11/24 à 15h53 GMT