Les modes de déplacement de l’homme ont toujours été intimement liés à son degré d’avancée technologique. La volonté d’aller toujours plus loin nous encourage à faire évoluer notre conception du transport. À l’heure du numérique, ce futur de la mobilité s’annonce plus ambitieux que jamais.
Un investissement sur l’avenir
Le numérique, déjà omniprésent dans nos vies quotidiennes, est au cœur d’une nouvelle révolution : celle des transports. Après avoir changé nos habitudes en termes de communication, de loisir, de sport, de santé et de travail, les dernières technologies s’invitent dans le monde du déplacement, aussi bien personnel que collectif.
Le domaine des transports a la particularité de toucher l’ensemble des citoyens, sans exception. Un virage numérique dans ce secteur sera sans aucun doute un facteur majeur de progrès social et économique. Reste à l’anticiper.
La France, à ce niveau, est déjà bien avancée. Forte d’une riche expertise dans les transports dits « intelligents », où la place du numérique est centrale, le marché français dans ce domaine génère chaque année près de 4,5 milliards d’euros. Rien que le secteur privé, composé d’environ un millier d’entreprises dédiées uniquement à ce sujet, emploie près de 45 000 personnes. Sans oublier les innombrables start-ups qui rivalisent d’idées innovantes.
La voiture au centre du débat
Le sujet roi du transport numérique reste bien évidemment la voiture. D’une part, car il s’agit du mode de transport le plus répandu. D’autre part, parce que c’est une culture à part entière : après l’adoration portée par les Américains au véhicule à quatre roues, les Français s’y mettent eux aussi. Il ne faut pas perdre de vue que l’industrie automobile française reste historiquement l’un des poumons économiques majeurs de notre pays.
C’est donc à la suite de l’appel à projets européens « SCOOP@F » que l’Hexagone lance la plus grande expérimentation en matière de véhicules interconnectés. Ce ne sont en effet pas moins de 3000 voitures communiquantes sur plus de 2000 kilomètres de routes qui sont déployées à titre expérimental.
Le but : faire communiquer les véhicules entre eux grâce à des tablettes présentes au niveau du tableau de bord et des bornes en bord de route, le tout via les réseaux téléphoniques publics. Cela permettra entre autres aux voitures d’envoyer leur position et de signaler en temps réel des obstacles, ou encore aux routes d’informer l’automobiliste sur différents paramètres, tels que la vitesse autorisée, les temps de parcours, les accidents ou les ralentissements.
Le rail : un enjeu de taille
Si la voiture reste le mode de transport privilégié des Français pour les moyennes et courtes distances, l’avion et le train la remplacent quand il s’agit d’effectuer de longs trajets. Concernant l’avion, les avancées technologiques, déjà présentes depuis longtemps, ne révolutionnent pas autant qu’avant le paysage aéronautique, tout du moins à court terme. C’est donc vers les modes de transport par voie ferrée que tous les regards se tournent actuellement : comment faire évoluer une habitude de déplacement si traditionnellement ancrée dans la culture française ?
D’abord en facilitant le déplacement des usagers, d’après la SNCF. Avec notamment le déployement de bornes wi-fi dans 128 gares sur 2014, et la mise à disposition d’informations de plus en plus nombreuses sur les écrans. Ensuite, en renforçant la sécurité, avec des trains équipés de capteurs pour surveiller les voies ferrées, ainsi que de caméras matricielles et lasers pouvant détecter n’importe quelle anomalie sur l’ensemble du réseau.
Omniprésent et inévitable, notamment en Île-De-France où il est la seule alternative viable à la voiture, le métro non plus n’est pas en reste. C’est d’ailleurs la RATP qui la première a innové avec l’installation d’écrans d’informations détaillant les heures de passage et les incidents de trafic. En test également à l’heure actuelle, « Zenway », une série d’écrans tactiles permettant à l’usager de consulter itinéraires, horaires, lignes et lieux, hôtels et restaurants à proximité. Enfin, avec une refonte totale de son application pour téléphone et en équipant ses agents de tablettes et smartphones couverts par la 4G, Pierre Mongin, directeur de la RATP, opte résolument pour le confort utilisateur.
Et après ?
La suite naturelle de cette mutation numérique, qui se fait pour l’instant de manière segmentée pour chaque mode de transport, serait de converger vers une évolution globale.
Le gouvernement lance dès à présent dans ce cadre un débat national sur « l’open data », afin de mettre sur pied en 2015 un nouveau calculateur national d’itinéraire multimodal, rassemblant l’ensemble des données inhérentes à tous les types de déplacement. Ainsi, selon le ministère des Transports, les usagers profiteront de la neutralité d’un service rassemblant tout ce qui pourrait leur être utile, et ce via une application pour smartphone.
Création d’emplois, génération de forts revenus, ambition tournée vers le bien-être des usagers et leur sécurité, développement durable : l’impact du virage du numérique dans les transports est considérable. Enjeu économique essentiel au développement des prochaines villes intelligentes, le rôle de la « mobilité 2.0 » n’est donc pas qu’une affaire de futur, mais commence dès maintenant.
19/11/24 à 15h53 GMT