Des experts issus de près de 40 pays, dont 12 extérieurs à la région Afrique, se sont réunis à Arusha (Tanzanie) pour la conférence internationale «Le patrimoine mondial africain, moteur de développement durable» organisée conjointement par le Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO, la République-Unie de Tanzanie et la République populaire de Chine, du 31 mai au 3 Juin 2016.
Dans son discours inaugural, le Premier Ministre de la République-Unie de Tanzanie, S.E. Kassim M Majaliwa a déclaré : «nous croyons fermement que le délicat équilibre entre ces deux préceptes (le développement durable et la conservation) peut et sera atteint grâce à unecoopérationà tous les niveaux ». La représentante de la Directrice générale de l'UNESCO , Mme Mechtild Rössler, a souligné que « cette conférence internationale est une réponse directe du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO à la nécessité de sensibiliser davantage le public à l’immense potentiel du patrimoine en général, et plus particulièrement du patrimoine mondial dans la promotion du développement durable à travers le continent africain ».
Les débats tenus au cours de ces quatre jours de conférence ont reflété l’intérêt porté à « la planète, aux peuples, à la prospérité et à la paix », questions jugées essentielles dans le Programme de développement durable des Nations Unies à l’horizon 2030. Les présentations traitaient des questions urgentes actuelles telles que la durabilité de l’environnement, le développement social et économique inclusif et la promotion de la paix et de la sécurité grâce à la sauvegarde du patrimoine.
Lors du dernier jour de la conférence qui a eu lieu sur le site du patrimoine mondial de la Zone de conservation de Ngorongoro, les participants ont adopté une déclaration réaffirmant l'importance du patrimoine pour la préservation et la promotion de la culture, et comme moteur du développement durable. Reconnaissant la nécessité de solutions durables face aux nombreux défis auxquels l'Afrique est confrontée, comprenant notamment les changements climatiques, les catastrophes d’origines naturelles et humaines, la croissance démographique, l'urbanisation rapide, la destruction du patrimoine et la dégradation de l'environnement, la déclaration appelle les nations africaines à élaborer et à mettre en œuvre des politiques permettant de promouvoir le patrimoine, de prévenir les conflits et de rétablir la paix et la sécurité, d’œuvrer en faveur de la cohésion sociale ainsi que d’impliquer les communautés locales, en particulier les femmes et la jeunesse. La déclaration fait de surcroît appel à des institutions financières internationales, à l'industrie, au secteur privé et à des partenaires multilatéraux et bilatéraux pour entreprendre des projets de développement avec des solutions innovantes, et sollicite le soutien du Comité du patrimoine mondial, des États parties et de la société civile. La déclaration fait également explicitement référence à la Déclaration de 2014 concernant la responsabilité sociale des entreprises chinoises en Afrique, invitant les entreprises chinoises présentes sur place à respecter la culture et les coutumes ainsi qu’à protéger l'environnement local et les ressources naturelles.
« Ceci est une avancée sans précédent pour la sauvegarde du patrimoine mondial africain », a déclaré Edmond Moukala, chef de l'Unité Afrique au Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO. « Cette déclaration historique englobe l’ensemble des parties prenantes - des décideurs politiques à la société civile - et nous permettra d'unir nos efforts ainsi que d’apporter de véritables changements à la façon dont nous protégeons nos sites, avec une vision orientée vers l'avenir. »
La déclaration sera soumise aux États parties à la Convention du patrimoine mondial, à l'UNESCO, aux partenaires en matière de développement, ainsi qu’aux représentants de l'industrie, de la société civile et des communautés locales.
Télécharger la déclaration de Ngorongoro (653 hits)
Communiqué de l'UNESCO (529 hits)
19/11/24 à 15h53 GMT