Ce livret de santé et de gestion concerne tout arbre d’agrément dont l’existence et les fonctions sont majeures pour son propriétaire, une famille, des riverains voire un plus large public.
Les modalités de gestion d’un arbre, autant que son espérance de maintien, ne peuvent être définies qu’après une connaissance de ses conditions de croissance, son passé, son état de santé et surtout des contraintes qu’il peut subir ou, au contraire, générer.
Seul l’homme, « sujet de droit », est titulaire d’un droit sur l’arbre : celui d’en jouir, de le gérer, d’en modifier l’architecture et celui de le vénérer … ou le détruire !
A contrario, au regard de la loi, l’arbre n’est qu’un « objet de droit ».
Mais l’homme, fort de ce droit, dispose néanmoins du pouvoir intellectuel illimité de comprendre l’arbre, connaître son fonctionnement, reconnaître son existence et son utilité, le respecter, l’aimer, l’accompagner dans son développement, donc le gérer et ce en « bon père de famille ».
Par conséquent, ce livret doit permettre au propriétaire de légitimer son arbre tant dans le présent, en cas de menace imminente, que dans l’avenir si, un jour, l’arbre devait générer des contraintes anormales ou présenter des risques avérés.
Pour que ces menaces ne puissent, un jour, venir condamner ce végétal, il convient impérativement que le propriétaire et le gestionnaire imaginent, dès l’établissement de ce livret, l’arbre « objectif » dont le développement pourra rester libre (arbre de parc) ou, au contraire, devra être maîtrisé (voisinage, réseaux, voirie, …) dans des dimensions et une expansion qu’il ne devra pas dépasser.
La gestion tiendra alors compte, depuis sa plantation (choix de l’essence, des distances, adaptation, développement…) jusqu’au stade adulte, même adulte avancé, voire sénescent et pourquoi pas mort : de sa situation, sa forme et ses dimensions, et ce afin que l’homme (souvent le voisin!), ne vienne, un jour, lui reprocher sa gêne, sa dangerosité ou son illégitimité. Il sera alors trop tard pour rétablir le végétal dans un état durable de cohabitation.
Le programme de travaux tiendra donc compte, d’une part des interventions qui résultent du diagnostic et, d’autre part des orientations qui seront données pour préparer techniquement et progressivement l’arbre à son gabarit futur afin de donner à son propriétaire tous les arguments pour le défendre en toute bonne foi.
Ce livret peut être renseigné en partie par le propriétaire lui-même ou par le gestionnaire (A1 à B2). Les éléments de diagnostic (B3) seront plutôt apportés par un opérateur professionnel averti (élagueur-grimpeur par exemple). Cependant, les parties B4 à D3 requièrent l’intervention d’un diagnosticien de l’arbre d’agrément, spécialiste indépendant, qui assurera ainsi plus aisément un appui au propriétaire dans le suivi circonstancié et durable de l’arbre, dans l’évolution de sa santé physiologique, de son état mécanique et des contraintes subies ou occasionnées.
Christian Riboulet,
Forestry Club de France
Fédération Internationale de l’Arbre
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Livret de santé du peuplier (pdf) (913 hits)
19/11/24 à 15h53 GMT