Les agriculteurs, les commerçants et les consommateurs d’Afrique de l’Est et australe subissent les contrecoups des sécheresses consécutives qui ont brûlé les récoltes et détruit les moyens de subsistance.
La crise, qui est notamment due au phénomène météorologique El Niño, a entraîné une augmentation des taux de malnutrition chez les enfants des zones rurales et provoqué une hausse des prix des denrées alimentaires pour les habitants des villes. Les pertes de bétail et les ventes en catastrophe ont considérablement réduit les actifs des éleveurs. Les petits agriculteurs auront quant à eux de la difficulté à se remettre de la série de mauvaises récoltes qu’ils subissent.
Dans les pires cas, soit ceux où des affrontements empêchent toute culture et réduisent l’accès humanitaire, la famine sévira. Elle ne touche pour le moment que le Soudan du Sud, mais la Somalie pourrait aussi être frappée si les mesures d’urgence faiblissent.
L’augmentation des prix des denrées alimentaires est d’autant plus difficile à supporter qu’elle s’accompagne rarement d’une hausse équivalente des salaires. Et quand la sécheresse est terminée, les prix demeurent souvent obstinément élevés, ont constaté les chercheurs Paul Adams et Edward Paice.
Un certain nombre de pays aux prises avec les effets d’El Niño ont malgré tout enregistré des taux de croissance macro-économique décents, mais, vu l’inflation des prix alimentaires, les citoyens ordinaires ressentent rarement les effets de cette croissance.
Les gouvernements pourraient adopter un certain nombre de mesures pour redresser la situation : améliorer l’échangeabilité de la nourriture, mettre en place des stratégies d’adaptation coordonnées pour faire face au changement climatique, se conformer à l’objectif de l’Union africaine de consacrer 15 pour cent de leur budget à l’agriculture, etc.
« Des innovations miraculeuses ne sont pas nécessaires », selon MM. Adams et Paice. « Il faut d’abord reconnaître la non-viabilité d’une augmentation constante des coûts alimentaires sur l’ensemble du continent africain et le fait que les causes profondes de ce phénomène incombent aux gouvernements, même si les sécheresses et les conflits peuvent aussi entraîner des hausses de prix. »
Source : Irin
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19/11/24 à 15h53 GMT