Si le président-directeur général de Recyc-Québec, Dany Michaud, affirme que l’économie circulaire est dans l’ADN de son organisation, le Québec affiche toujours un retard important dans le domaine, en comparaison d’initiatives de certaines communautés françaises.
Les invités français de la conférence Économie circulaire, développement territorial et transition écoénergétique, présentée en marge de la Rencontre internationale des municipalités efficaces, organisée durant le Salon AMERICANA 2017 ont en effet démontré avec un enthousiasme contagieux que la transition énergétique basée sur l’économie circulaire était bien avantageuse pour l’économie de leurs collectivités et leurs citoyens.
En prime, les acteurs de divers milieux tels que ceux de l’agriculture, des matières résiduelles et de l’aménagement du territoire apprennent à travailler ensemble, précise Nathalie Boyer, déléguée générale de l’association Orée en France, une organisation qui regroupe 180 associations et des PME françaises.
En aménagement du territoire, la volonté d’instaurer en amont l’économie circulaire s’est avérée très efficace.
« On est tous concernés quelque part, quelque soit le niveau de nos actions. Vous pouvez définir une stratégie régionale ou être juste un animateur auprès de votre entreprise pour mettre en place les cynergies, ou encore être un acteur ou un aménageur », suggère-t-elle.
Convergence des communications
Maire de la communauté de Lambesc, dans le sud-ouest de la France, entre 2008 et 2014, Jacques Bucki estime que le prix des ressources fossiles mène carrément le monde vers une nouvelle vision du vivre-ensemble. Mais pour y arriver avec succès, il faut entrer dans la phase de la « convergence des communications » entre les services municipaux.
« Tout se fera à petite échelle pour gérer le bassin de vie, faire l’échange des flux et éviter le gaspillage de l’énergie envoyée aux petits oiseaux. C’est complexe et ça implique qu’il y ait des équipements qui apparaissent, des « smart grid » qui vont permettre une véritable révolution énergétique », lance l’ambassadeur du Smart Buildngs Alliance, qui vient de publier un 2e manifeste pour la création de villes intelligentes.
Pour que ces systèmes de connexion intelligents fonctionnent à même nos propres téléphones cellulaires, ça va prendre des professionnels compétents dans les municipalités qui sauront convaincre les élus de partager les informations qu’ils détiendront sur divers services, tel que les infrastructures en eau, en gaz, en électricité et en numérique.
Un modèle : Le Méné
Au centre de la Bretagne, en plein territoire agricole, la communauté de Le Méné a pris en charge de réunir sept petites communes pour créer un territoire avec la vision de conforter le tissu économique et de préserver le milieu de vie, en créant dès 1999 le projet d’approvisionner les communautés en énergies 100% renouvelables et locales, d’ici l’horizon de 2025.
« Le pari est presque gagné », a indiqué le maire Jacky Aignel, maire de la communauté de Le Méné et agriculteur retraité. Depuis 2007, les citoyens et élus de la région ont su utiliser le vent, le bois, la biomasse agricole et le soleil pour produire 90% des besoins énergétiques du territoire.
« Quand on est un élu et qu’on a la volonté de faire et de faire voir ce qu’on fait, la population suit et s’approprie ces projets », commente le maire Aignel.
Source : GaïaPresse
19/11/24 à 15h53 GMT