Le ministre camerounais de l’Agriculture et du Développement rural, Henri Eyebe Ayissi, a procédé le 24 mai 2017 dans la ville de Maroua, à l’Extrême Nord du pays, au lancement de la campagne agricole 2017. Le choix de la partie septentrionale du pays pour cette cérémonie de lancement n’était pas anodin. En effet, la région de l’Extrême Nord du Cameroun fait face à une sécheresse récurrente à laquelle s’est ajoutée depuis quelques années l’insécurité causée par les incursions en territoire camerounais des éléments de la secte Boko Haram. Cela a eu pour conséquence la chute de la production agricole dans cette partie du pays et entraîné un déficit important en besoins céréalières pour les populations. C’est ainsi qu’en 2016, la production céréalière dans la région était de 654 222 hectares pour des besoins estimés à 817 440, soit un déficit de 163 218 tonnes.
Le gouvernement camerounais s’emploie donc à remédier à la situation en multipliant les campagnes de distribution des semences améliorées et des plants pour encourager et stimuler les agriculteurs, non seulement de cette région, mais de tout le pays, et cela à travers le Fonds semencier créé en 2015. D’après Louisette Bamzok, directrice du développement agricole du ministère de l’Agriculture cité par le quotidien Cameroon tribune, « depuis le début de la campagne de distribution des semences et plants, lancée dans la ville de Limbé le 12 mai 2017, plus de 232 000 kg de semences de maïs ont déjà été distribués dans la partie méridionale du pays pour environ 11 600 hectares emblavés ; 3 millions de rejets de bananiers plantains progressivement mis à la disposition des producteurs et plus de 12 millions de plants de cacaoyers en cours de distribution ». Le Cameroun s’atèle également à réhabiliter les fermes semencières pour mieux faire face à la demande de plus en plus croissance. Car seuls 30% des agriculteurs utilisent les semences améliorées, le reste des 70% utilisant des semences produits dans leurs propres fermes.
19/11/24 à 15h53 GMT