La gestion de l’eau pluviale est un enjeu important à Montréal depuis quelques années. Avec l’épisode du déversement des eaux usées en 2015, le Flushgate, ainsi que les plus récentes inondations dans la région de Montréal, la nécessité d’une meilleure gestion des eaux de pluie se fait de plus en plus sentir.
C’est autour de ces enjeux que s’est organisée une matinée d’échanges à la Maison du développement durable. Le partenaire principal de cet événement était le Conseil Régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal).
Le stationnement et la biorétention
Une des solutions proposées lors de cette matinée est le stationnement innovant. Il s’agit de stationnements dit plus verts au regard de leur aménagement et de leur construction. Longtemps considérés comme une nuisance environnementale, par ses impacts négatifs (îlots de chaleur et absence de verdissement), les stationnements pourraient être une solution aux problèmes de gestion des eaux pluviales. Selon Mélanie Glorieux, de la firme d’aménagement paysager Rousseau Lefebvre, il est possible de mieux gérer les eaux pluviales dans les stationnements. On pense notamment aux bassins de biorétention dans les îlots de stationnement.
Ces bassins, aménagés à un niveau inférieur à celui de l’aire de stationnement, perment d’absorber l’eau de ruissellement et sont constitués d’une verdure variée comprenant des arbres, des arbustes et des plantes vivaces. Toutefois, ils ne possèdent pas une capacité d’absorption illimitée. Il est donc prévu que des trop-pleins soient incorporés dans ces bassins de rétention. Ceux-ci sont connectés au réseau d’égout et permettent de mieux contrôler le niveau d’influx pluvial dans le système.
Une certification écoresponsable
L’avènement d’un nouveau concept de stationnement ainsi que les nouvelles technologies telles que le Végécol (liant naturel pour revêtement routier) ont même suscité l’intérêt des autorités gouvernementales. À ce titre, le Fonds d’action québécois pour le développement durable (FAQDD), en partenariat avec le CRE-Montréal, a développé une accréditation spécifique pour des stationnements écoresponsables. Le but de cette accréditation est de récompenser ceux qui implantent une telle mesure.
Cette accréditation est composée de quatre éléments. Tout d’abord, intensifier la lutte aux îlots de chaleur et primer les initiatives telles que les revêtements Végécol ou encore des hauts taux de couverture de canopée arboricole. Le second indicateur est celui de la gestion des eaux pluviales. En effet, la principale évaluation provient de la quantité d’eau traitée sur place grâce à la bio-rétention. Le troisième critère est centré autour de la mobilité durable, récompensant les stationnements offrant des incitatifs au transport collectif, des bornes pour les voitures électriques, etc. Finalement, le quatrième élément se présente comme celui de réalisations complémentaires comme des espaces ludiques au sein des stationnements et des stimulants pour la biodiversité (ruches urbaines).
Le stationnement innovant est une initiative qui semble porteuse pour la gestion des eaux pluviales. Cependant, les contraintes réglementaires demeurent toutefois nombreuses. Il donc sera intéressant de constater si les municipalités québécoises s’engageront dans cette voie.
Source : GaïaPresse
09/12/24 à 13h08 GMT